Brexit : JP Morgan pourrait transférer 200 banquiers à Paris

Par latribune.fr  |   |  330  mots
Le siège de JP Morgan à Paris, dans le très chic quartier de la place Vendôme. (Crédits : DC)
La banque américaine pourrait presque doubler ses effectifs en France si Londres n'obtient pas de période de transition.

Les mouvements ne sont pas à proprement parler massifs, mais les chiffres commencent à s'arrondir. La banque américaine JPMorgan envisage de transférer "près de 200 personnes, principalement dans les métiers de marchés" de Londres à Paris en prévision du Brexit, selon le journal Les Echos. Le sujet a été abordé lors d'une entrevue mercredi entre le numéro deux de la banque, Daniel Pinto, et le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, à l'occasion des rencontres Paris Europlace à New York.

"Ce transfert [...] n'est pas encore acté, mais fait l'objet d'intenses discussions entre les pouvoirs publics français et le management de la banque", affirme le quotidien économique.

Implantée en France depuis 150 ans, la banque américaine, dont le siège parisien se trouve dans le très chic quartier de la place Vendôme, y emploie 250 banquiers d'affaires, spécialistes des marchés et de la gestion de fortune. Elle chercherait des locaux pour accueillir ces nouveaux collaborateurs, "possiblement dès l'année prochaine, dans l'hypothèse où Londres n'obtiendrait pas de période de transition pour quitter l'Union européenne."

Plusieurs milliers d'emplois financiers

Jusqu'ici, JP Morgan avait évoqué un nombre modeste de relocalisations post-Brexit, de l'ordre d'une soixantaine de banquiers ou traders dans la capitale française.

Paris revendique de 3.000 à 4.000 emplois financiers directs relocalisés (dont un millier de HSBC et autant par les banques françaises). Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France espère que le Brexit créera 10.000 emplois directs d'ici à 2019. La France a obtenu la relocalisation de l'Autorité bancaire européenne, qui emploie près de 200 personnes.

La City a plutôt revu à la baisse ses estimations de délocalisations d'emplois liées au Brexit ces derniers mois, selon une enquête de l'agence Reuters. Mais dans les schémas envisagés par les dirigeants de grands établissements financiers interrogés, Paris est passée devant Francfort en termes d'intentions de relocalisations.