Deutsche Bank essuie une perte record de 6,7 milliards d'euros à cause de ses litiges

Par latribune.fr  |   |  357  mots
Le nouveau patron de Deutsche Bank, le Britannique John Cryan, a promis un nouveau départ avec notamment un profond changement de culture.
Aux prises avec 6.000 procédures juridiques, la première banque allemande a dû faire face à des charges exceptionnelles de 12 milliards d'euros en 2015, entre autre à cause des provisions passées pour ces litiges (5,2 milliards d'euros).

Plombée par de nombreux scandales financiers, dont le plus célèbre reste celui du Libor, la première banque allemande anticipe une perte annuelle record. Alors qu'elle ne doit publier ses résultats officiels que la semaine prochaine, Deutsche Bank a annoncé dans un communiqué diffusé mercredi soir 20 janvier une énorme perte nette de 6,7 milliards d'euros pour l'année 2015. En cause, des charges qui s'élèvent à 12 milliards d'euros, destinés notamment à faire face à ses nombreux litiges. Ces charges exceptionnelles incluent aussi des dépréciations et des frais de restructurations et indemnités de départ.

5 milliards de provisions pour 6.000 procédures

Sur l'ensemble de l'année, les provisions passées pour litiges s'élèvent à 5,2 milliards d'euros. La banque est aux prises avec quelque 6.000 procédures juridiques, d'affaires de manipulation de taux à soupçons de blanchiment d'argent, et la liste ne cesse de s'allonger. Les dépréciations - ajustements de la valeur des actifs, essentiellement de la banque de détail Postbank et de la banque d'investissement - ont représenté à elles seules 5,8 milliards d'euros, et les charges de restructuration un milliard.

Suite à l'annonce de mercredi, le titre Deutsche Bank, coté à Wall Street, perdait 5,34%. Depuis le 1er juillet, l'action Deutsche Bank est en baisse de plus de 35%, sous-performant l'indice européen bancaire.

Vaste remaniement

Deutsche Bank s'est séparé l'an dernier de sa direction bicéphale, désavouée sur fond de rentabilité en berne et de scandales à répétition, et son nouveau patron, le Britannique John Cryan, a promis un nouveau départ avec notamment un profond changement de culture. Il veut en finir avec l'image qui colle à l'établissement de banquiers aux dents longues uniquement animés par la perspective de profits rapides.

Il a pris le taureau par les cornes et a annoncé à l'automne dernier une série de premières mesures, par exemple la fermeture de bureaux et représentations dans un certain nombre de pays. Entre suppressions d'emplois et cessions -Deutsche Bank veut se défaire de Postbank- 26.000 salariés, soit un quart des effectifs, vont quitter le giron de l'établissement.

(Avec AFP et Reuters)