Epargne : les Français de plus en plus solidaires

Par latribune.fr  |   |  369  mots
Accès à l'emploi ou au logement, énergies renouvelables, agriculture biologique font partie des projets financés par les produits d'épargne solidaire. (Crédits : Finansol)
Les produits d'épargne solidaire ont vu leur encours grimper de 18,3% pour atteindre un total de 11,5 milliards d'euros. Ils permettent de financer des projets à visée sociale ou écologique.

L'épargne solidaire a franchi un cap : pour la première fois, l'an dernier, l'encours total des placements solidaires a dépassé les 10 milliards d'euros. Selon la 16e édition du baromètre de la finance solidaire, réalisé par l'association Finansol avec le journal La Croix, l'encours de ces produits d'épargne, destinés à être investis dans des projets à visée sociale ou écologique, a progressé de 18,3% en 2017, pour atteindre un total de 11,5 milliards d'euros.

« 2017 fut l'année d'un alignement favorable des planètes dont a directement profité la finance solidaire », a commenté Frédéric Fourrier, responsable de l'observatoire de Finansol, auprès de La Croix. « Il y a dix ans, l'encours total n'excédait pas 1,7 milliard, soit moins que ce que l'accroissement annuel d'épargne a apporté. »

Cette accélération de la collecte, qui s'est traduite par 366.000 souscriptions nouvelles, s'est effectuée aussi bien par le biais de l'épargne salariale, le premier canal, que via l'épargne bancaire. L'observatoire souligne les « efforts commerciaux très volontaristes » des réseaux bancaires historiquement impliqués dans ce segment et ceux de « nouveaux venus ».

Vers une assurance-vie solidaire ?

Ce type de produits, qui bénéficient d'un label, demeurent très marginaux par rapport aux produits préférés des Français, l'assurance-vie (dont l'encours total approche des 1.700 milliards d'euros) et le Livret A (près de 280 milliards d'euros). Il existe 150 produits d'épargne labellisés Finansol. Cette association, créée en 1995, fédère plus de 70 entreprises, associations et établissements financiers engagés dans une démarche de solidarité. Lutte contre l'exclusion sociale ou les discriminations femmes-hommes, accès à l'emploi et au logement, développement durable : ces produits doivent répondre à certains critères et doivent « contribuer réellement au financement d'activités génératrices d'utilité sociale et/ou environnementale ».

Le président de Finansol, Frédéric Tiberghien, se désole que la réforme de l'assurance-vie souhaitée par le gouvernement dans le cadre de sa future loi Pacte n'ait rien prévu dans ce domaine :

« C'est notre combat principal [...] Il faut obliger les assureurs à proposer aux épargnants un contrat d'assurance-vie solidaire. Nous allons discuter de cela avec le gouvernement », a-t-il confié à l'AFP.