Fraude à la carte bancaire en baisse, une première depuis 2004

Par Delphine Cuny  |   |  494  mots
Le taux de fraude recule aussi, à 0,064%, selon le dernier observatoire de la sécurité des moyens de paiement publié ce mardi sous la présidence du gouverneur de la Banque de France.
Le montant de la fraude sur les cartes en France a diminué de 4% l'an passé, à 399 millions d'euros, y compris en ligne, selon le dernier observatoire de la sécurité des moyens de paiement de la Banque de France. L'effet de la mise en place de mécanismes renforcés d'authentification.

Bonne nouvelle : pour la première fois depuis la publication de statistiques à ce sujet en 2004, le montant de la fraude sur les cartes de paiement émises en France a diminué l'an passé, à 399,1 millions d'euros (-4%) et le taux de fraude recule aussi, à 0,064%, selon le dernier observatoire de la sécurité des moyens de paiement publié ce mardi sous la présidence du gouverneur de la Banque de France. Si l'on y ajoute la fraude subie par les cartes étrangères en France, le montant a également diminué, de 1% à 517,5 millions d'euros.

L'amélioration se constate dans tous les types d'usage, où "les taux de fraude atteignent des niveaux historiquement bas en 2016", aussi bien au point de vente (0,008%), dans le cadre d'un retrait (0,029%) que dans le paiement à distance (0,199%) qui présente cependant un taux près de 25 fois plus élevé que sur un terminal en magasin. Le taux de fraude des cartes de paiement sans contact, dont l'usage est en plein essor, est équivalent et stable mais il est intéressant de noter que :

"Les cas de fraude [sur le paiement sans contact sont] caractérisés quasi exclusivement par le vol de la carte et sans vulnérabilité technologique avérée sur ce canal de paiement", relève l'observatoire.

Authentification renforcée

Pour expliquer cette première baisse historique de la fraude par carte, l'observatoire cite

"les efforts entrepris par les acteurs du marché des paiements en termes de sécurisation des transactions. Ces dispositifs recouvrent notamment la mise en place de moyens d'identification des transactions à risque et d'alerte au titulaire du compte , ainsi que le recours croissant à des mécanismes avancés d'authentification du payeur pour les transactions sur internet" tels que le code envoyé par SMS.

Dans l'ensemble, si la carte représente la moitié des 800 millions d'euros de fraude au moyens de paiement scripturaux en France (et 97% en volume), du fait de son usage important, elle demeure un moyen très sûr de régler ses achats.

En outre, en matière de montant unitaire, une fraude sur le paiement par carte est en moyenne de 75 euros contre 240 euros pour les retraits, 2.300 euros pour le chèque, 12.000 euros pour le virement et même 33.000 euros pour le prélèvement. La fraude sur les effets de commerce (lettres de change, billets à ordre, utilisés par les entreprises) atteint 250.000 euros en moyenne.

Dans le cas du chèque, les cas de fraude les plus fréquents sont le vol de chéquiers, pendant son acheminement ou directement auprès du titulaire, et la falsification "par surcharge, grattage, gommage des mentions" sur un chèque valide.

Concernant les virements et prélèvements, on tombe là dans les attaques informatiques par logiciels malveillants ou hameçonnage, généralement par email (phishing), permettant l'usurpation d'identité du titulaire du compte. La banque de France rappelle que "la vigilance des particuliers et des entreprises est une composante essentielle de la lutte contre la fraude."