AIG : l'Etat monte à 92% du capital en attendant son désengagement

Par Jérôme Marin, à New York  |   |  454  mots
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L'ancien premier assureur mondial a bouclé son processus de recapitalisation. L'Etat, qui détient désormais 92% du capital, prépare sa sortie.

L'Etat américain détient désormais 92% du capital d'American International Group (AIG). Le processus de restructuration de la dette de l'ancien premier assureur mondial a été bouclé ce vendredi, avec notamment le remboursement de 21 milliards de dollars à la Réserve fédérale de New York. "C'est le début d'une nouvelle ère", s'est félicité le PDG du groupe Robert Benmosche. "Nous avons atteint un objectif majeur alors que beaucoup en doutaient".

"Nous allons continuer à nous concentrer sur les performances de nos activités afin qu'elle profite à nos actionnaires, dont le plus important d'entre eux, le Trésor américain", a-t-il poursuivi dans un communiqué. "Nous restons reconnaissant de l'aide extraordinaire accordée par les contribuables pendant la crise et nous continuons de croire qu'ils réaliseront un bénéfice grâce à leur investissement dans AIG".

AIG s'était retrouvé à l'automne 2008 dans une situation critique, n'étant sauvé de la faillite que par l'injection massive de fonds publics. Au total, 182,3 milliards de dollars. Fin septembre, il avait détaillé son plan pour rembourser la totalité de ces aides d'ici à fin 2012, notamment grâce à l'introduction en Bourse de sa filiale asiatique AIA et à la cession de sa branche américaine d'assurance-vie Alico à Metlife. A elles seules, ces deux opérations lui ont rapporté près de 37 milliards de dollars.

Le Trésor américain va désormais solder sa participation dans AIG. Sa feuille de route commence à se préciser. Un premier placement de titres pourrait avoir lieu à la fin du premier trimestre 2011. Il porterait sur environ 20% du capital, ce qui représente plus de 18 milliards de dollars au cours actuel de l'action. Le Trésor cèderait ensuite une deuxième tranche au cours de l'année, avant de séparer du solde en 2012.

Ce désengagement devrait lui permettre de dégager un profit substantiel, comme cela avait déjà était le cas avec Citigroup - dont le sauvetage a finalement résulté sur un gain de 12 milliards. Pour cela, le Trésor doit céder ses actions à un prix supérieur à 30 dollars, alors que le titre se négocie ce vendredi à 54 dollars à Wall Street (en chute de plus de 5% sur la séance).

Le Trésor viserait autour de 45 dollars, prix auquel les actionnaires actuels pourront acquérir jusqu'à 75 millions d'actions au cours des 10 prochaines années. À ce prix là, l'Etat réaliserait un bénéfice de 25 milliards de dollars, qui lui permettrait alors de réduire le coût du décrié plan Tarp à 30 milliards, selon les projections de Timothy Geithner, le secrétaire au Trésor. Un coût "remarquablement bas" comparé aux précédentes crises bancaires de l'histoire, faisait-il valoir la semaine dernière.