La note de la crise s'alourdit pour les banques espagnoles

Par Christine Lejoux  |   |  286  mots
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Le gouvernement madrilène leur demande de trouver 50 milliards d'euros de fonds propres supplémentaires, afin de provisionner leurs actifs immobiliers risqués.

Encore un effort pour les banques espagnoles. Le gouvernement madrilène exige qu'elles trouvent, d'ici à douze mois, 50 milliards d'euros, afin de provisionner leurs actifs immobiliers espagnols à risque. "Ce processus devra être réalisé sans aucune aide publique", précise le ministre de l'Economie, Luis de Guindos. Et d'ajouter : "La réforme doit être approuvée ce vendredi en Conseil des ministres."

Des provisions allant jusqu'à 80% de la valeur des actifs

Si le gouvernement a décidé la mise en place de cette réforme, c'est pour assainir le secteur bancaire, en butte à la crise de l'immobilier qui secoue l'Espagne depuis trois ans, et qui a porté un rude coup à la valeur des biens et des terrains figurant au bilan des banques. A quoi s'ajoutent, pour ces dernières, des crédits immobiliers qui risquent de n'être jamais remboursés. Ces actifs risqués immobiliers représentaient 176 milliards d'euros en juin 2011, selon la Banque d'Espagne. Afin de couvrir les pertes éventuelles liées à leur revente, les banques espagnoles ont déjà mis de côté un tiers de ces 176 milliards d'euros. Mais le gouvernement juge ce taux de provisionnement insuffisant, et entend le porter jusqu'à 80% suivant les cas.

Une intervention du fonds d'aide au secteur n'est pas exclue

Or les banques espagnoles ont déjà 26,2 milliards d'euros de fonds propres à trouver d'ici au 30 juin, afin d'afficher à cette date un ratio de fonds propres durs de 9% au moins, comme l'a exigé fin 2011 l'Autorité bancaire européenne. Toutes avaient alors écarté la possibilité de faire appel à l'aide publique. Le fonds spécial d'aide au secteur bancaire, le Frob, pourra éventuellement intervenir, dans le cadre des 50 milliards de provisions à constituer, a tout de même nuancé Luis de Guindos.