Groupama : La CGT veut conserver Gan Eurocourtage

Par Laura Fort  |   |  625  mots
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Le comité central d'entreprise de Groupama était réuni ce matin. La CGT demande à l'assureur de tout mettre à plat pour bien mesurer l'impact des décisions qui pourront être prises dans les jours à venir.

Un comité central d'entreprise (CCE) de plus, et des solutions pour que l'assureur vert garde la tête hors de l'eau, qui tombent au compte goutte. Parmi elles, la vente de Gan Eurocourtage, plus que jamais d'actualité. Même si, lors d'une conférence de presse, la CGT a affirmé que « ce n'est pas parce qu'on va se séparer de Gan Eurocourtage que l'on va sauver le groupe ». Pour le syndicat, le périmètre d'activité de Groupama doit rester en l'état. La CFDT, elle, n'est pas de cet avis : « Nous ne sommes pas satisfaits que Gan Eurocourtage quitte le groupe. Mais la CFDT préfère que cette société et ses salariés ait un avenir en dehors du groupe plutôt que pas d'avenir du tout », affirme Martial le Pennec.
Un problème se posera néanmoins : « toucher à une pièce du puzzle impactera toutes les activités. C'est pour cela qu'il faut tout mettre sur la table ! », explique un des représentants CGT. En effet, la vente de Gan Eurocourtage peut se répercuter sur d'autres activités du groupe et donc sur les salariés, qui travaillent pour le compte de cette filiale au siège, à l'informatique ou à la logistique.


« Garder Gan Eurocourtage, c'est le condamner »

Thierry Martel, directeur général de l'assureur, persiste, déclarant lors du CCE que « garder Gan Eurocourtage dans notre périmètre aujourd'hui, c'est le condamner ». Thierry Martel faisait ainsi référence au fait que sa filiale peut perdre de nombreuses affaires du fait de la notation du groupe (BBB-) qui s'applique à elle aussi. « Les dégradations successives du groupe par les agences de notation menacent l'activité et les fonds de portefeuille de Gan Eurocourtage et de Groupama Transport. Nous sommes déjà exclus de certains appels d'offres et avons enregistré des résiliations », précisait un tract CFDT.
Les candidats à la reprise de la filiale ont jusqu'au 27 février pour remettre leurs offres, et l'heureux élu sera connu début mars. Par ailleurs, Thierry Martel a également confirmé ce matin ce qu'il avait déjà annoncé lors du dernier CCE, à savoir que la Caisse des dépôts n'a effectivement pas débloqué les 300 millions d'euros destinés à renflouer Gan Eurocourtage.  Et si le versement se fait après la vente, le repreneur remboursera la CDC. Une opération nulle donc : "ce montage n'avait pour but que de survaloriser l'entreprise au 31 décembre 2011", constate la CGT.
 

Pas de véritable contre-pouvoir

De plus, le syndicat compte en appeler au soutien de l'Etat français, de la BCE et de l'Autorité de contrôle prudentiel. Sauf que l'assureur a besoin de solutions rapides pour renflouer ses fonds propres...
La CGT se prépare aussi à interpeller les administrateurs de Groupama, « qui ont une responsabilité dans ce dossier ». Pour elle, les problèmes de gouvernance doivent être résolus pour que les erreurs passées ne se reproduisent pas. « Il y a eu des dysfonctionnements dans la gouvernance du groupe. A aucun moment il n'y a eu de véritable contre-pouvoir pour influer sur la stratégie impulsée par l'ancien dirigeant. Aujourd'hui, on ne s'attaque pas à ces problèmes ou très à la marge », explique la CGT.


Droit d'alerte économique

Dans le cadre du droit d'alerte économique, le cabinet Secafi Alpha a été mandaté par les organisations syndicales pour produire une analyse de la situation économique du groupe, de sa gouvernance et de la pertinence de la cession de certaines activités. Il rendra ses conclusions le 23 février. Celles-ci donneront ensuite lieu à la production de préconisations de la part du comité d'entreprise, qui pourra interpeller le conseil d'administration. Les commissaires aux comptes pourront également être saisis suite à ce rapport.