2011 restera l'année noire de la banque de financement et d'investissement

Par Mathias Thépot  |   |  467  mots
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L'activité de financement et d'investissement a sans surprise tiré les bénéfices des 5 plus grandes banques françaises vers le bas en 2011. Le cabinet de conseil en stratégie Roland Berger indique d'ailleurs que les banques de financement et d'investissement (BFI) ne représentent plus que le quart du résultat avant impôt des banques françaises.

2011 est une année à oublier pour les banques françaises. La crise de l?été dernier a contraint ces établissements à accélérer leur mutation et à réduire la voilure dans plusieurs de leurs activités. Ainsi la taille des bilans des 5 plus grandes banques françaises (Crédit Mutuel CIC, BPCE, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale) a diminué de 3,4% en 2011. « C?est la première fois depuis très longtemps que les banques françaises ont réduit la taille de leur bilan », estime Fabrice Asvazadourian coresponsable mondial des services financiers chez Roland Berger, un cabinet de conseil en stratégie.

L'activité de financement et d'investissement a été la plus affectée

C?est sans surprise le pôle banque de financement et d?investissement (BFI) qui a été le plus affecté en 2011. « Plus une banque possède une BFI importante, plus la taille de son bilan a diminué», indique Fabrice Asvazadourian. Avec un résultat avant impôt en baisse de 36%, la BFI ne contribue plus qu?à hauteur de 7,4 milliards d?euros aux résultats avant impôt des cinq plus grandes banques françaises, qui s?élèvent au total à 27,9 milliards d?euros. La BFI a également été le pôle le plus impacté par les suppressions de postes. Selon le cabinet Roland Berger, « 80% des 6200 suppressions de postes annoncées par les banques françaises fin 2011 l?ont été en BFI, et 40% en France ».

Les banques françaises ont des points faibles

La crise de l?été dernier a mis en exergue plusieurs points faibles des banques françaises. Notamment leur forte dépendance vis-à-vis du marché monétaire américain pour leur financement en dollars et leur exposition importante aux dettes souveraines des pays périphériques de la zone euro, estime le cabinet Roland Berger. Cette dernière a cependant fortement diminué en 2011, passant de 52,4 milliards d?euros à 27,2 milliards. La dette italienne reste la principale source d?exposition pour les 5 plus banques françaises, à hauteur de 20,2 milliards d'euros.

Les prêts augmentent plus vite que les dépôts

En banque de détail, l?activité des cinq plus grandes banques françaises bat en revanche son plein. Les prêts à la clientèle ont ainsi augmenté de 25 milliards d?euros en 2011, tirés par les crédits immobiliers. Les dépôts ont pour leur part crû de 20 milliards d?euros. Ce qui maintient le ratio emplois-ressources des banques françaises à 1,25, selon le cabinet Roland Berger, un niveau supérieur à leurs voisines européennes. Les banques françaises ont sur cet aspect encore un peu de chemin à parcourir puisque la future réglementation de Bâle 3 demande aux banques de dégager un niveau de ressources équivalent au niveau de prêts qu'elles octroient.