La Société générale cherche à sortir du guêpier grec

Par Christine Lejoux  |   |  550  mots
La Société générale est "ouverte à toutes les possibilités" concernant l'avenir de sa filiale grecque Geniki. Copyright Reuters
La banque dirigée par Frédéric Oudéa n'exclut pas une cession de sa filiale grecque Geniki. La vente de sa filiale de gestion d'actifs TCW semble par ailleurs imminente.

Après le Crédit Agricole, c'est au tour de la Société générale de réfléchir à la façon de sortir du guêpier grec. Interrogé sur une éventuelle cession de la filiale grecque Geniki, à la manière du Crédit agricole avec Emporiki, Bernardo Sanchez Incera, directeur général délégué de la Société générale, a répondu que la banque était « ouverte à toutes les possibilités lui permettant d'achever son programme de réduction de coûts et de cessions d'actifs. »

Plus petite qu'Emporiki, qui intéresse les banques grecques Alpha Bank et EFG Eurobank, Geniki pourrait plus facilement trouver preneur. En attendant, la Société générale a réduit « au minimum » sa ligne de financement à Geniki, cette dernière ayant été autorisée à bénéficier du mécanisme de liquidités d'urgence de la banque centrale grecque. Ce qui réduit à 300 millions d'euros l'exposition de la banque française à sa filiale grecque, selon les analystes de JPMorgan.

TCW repris par Carlyle ?

Une autre cession semble imminente : celle de TCW, la filiale américaine de gestion d'actifs de la Société générale. Là encore à la façon d'un Crédit agricole qui vient de céder 19,9% de sa filiale de courtage en Asie CLSA au chinois Citic (avec une option de vente sur le solde du capital), et qui est tout récemment entré en négociations exclusives avec Kepler Capital Markets pour lui vendre sa filiale de courtage Cheuvreux. Dans la même veine, le comité d'entreprise de la Société générale aurait validé la cession de TCW, selon des sources syndicales citées vendredi dernier par l'agence Reuters.

Ni le prix de cession ni de l'identité de l'acquéreur n'a été divulgué aux représentants du personnel, mais le nom du fonds d'investissement américain Carlyle avait circulé, début juillet. Certes, Frédéric Oudéa « ne commente pas les rumeurs relatives aux cessions », mais le PDG de la Société générale a admis mercredi 1er août, lors de la présentation des résultats trimestriels, « avoir en tête la cession d'un certain nombre d'actifs. »

Un ratio de solvabilité de 9% au 30 juin

Comment pourrait-il en être autrement, sachant que la Société générale, comme les autres banques européennes, devra afficher fin 2013 un ratio de fonds propres durs de 9% au moins, dans le cadre de la future réglementation dite de Bâle III ? Et ce, sans recourir à une augmentation de capital, a répété Frédéric Oudéa, jeudi. La banque a déjà joué sur les dividendes, en réduisant leur distribution à zéro au titre de l'exercice 2011.

D'accord, elle continue de mettre en réserve une grande partie de ses bénéfices mais ceux-ci sont sous pression, dans une conjoncture économique difficile. En témoignent les résultats du deuxième trimestre, avec un bénéfice net en chute de 42%, à 433 millions d'euros. Restent donc des cessions d'actifs, pour renforcer les fonds propres de la Société générale, confiante dans sa capacité à atteindre un ratio de fonds propres durs compris entre 9% et 9,5% fin 2013. Fin juin, elle atteignait un ratio de 9,9%, en Bâle 2.5, étape transitoire.