Traders : une espèce en voie de disparition...

Par Caroline Pilczer  |   |  349  mots
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Plusieurs traders de la banque d'investissement Morgan Stanley vont être remplacés par des automates. Les transactions qu'ils génèraient seront totalement informatisées. La meilleure façon de mettre fin aux supers bonus et aux scandales ?

Les dirigeants de la très honorable banque américaine Morgan Stanley ont-ils trouvé la solution pour mettre fin au discrédit dont pâtissent les banques après les séries de scandales liés aux supers bonus de certains traders et les trous faramineux laissés dans les caisses après des transactions aussi hasardeuses que cachées ? Ils ont en tout cas décidé d'intensifier la mise en place de systèmes de transactions informatisées.

Reformer les activités obligataires

Dans cette « révolution » de l'univers bancaire, la cinquième institution financière américaine tente de trouver des solutions pour coller à la concurrence. Et pour cause : sur le marché des obligations, alors que Goldman Sachs, Deutsche Bank ou encore JP Morgan Chase ont bien rétabli la situation après les déboires de 2008, les analystes répètent à l'envie que Morgan Stanley a fait  les mauvais choix. Les chiffres ne le démentent pas : au cours du premier semestre 2012, les échanges de titres de dette se sont élevés à 2,04 milliards de dollars pour l'institution new yorkaise, en repli de 60% par rapport à 2011.

Des effectifs en chute libre

L'informatisation des transactions sur le marché obligataire sera-t-elle la solution miracle ? Les salaires imposants de certains traders seront certes économisés. Pas ceux des informaticiens et des programmeurs ! Si cette démarche représente seulement une fraction de l'effort fourni par la firme pour améliorer ses rendements, les bureaux des traders sur taux d'intérêts et sur devises étrangères ont déjà vu leurs effectifs diminués de 10 à 20%.

Glenn Haden, directrice du service de trading sur taux d'intérêt chez Morgan Stanley, manifestement pas vraiment séduite par cette évolution, a récemment décrit à ses collègues sa vision de la salle de marché du futur : "le ronronnement des puissantes machines envahira les oreilles des quelques traders restants". Inconvénient toutefois du développement de ces transactions robotisées : les spreads sont beaucoup plus faibles et génèrent ainsi des commissions moindres pour la banque. On ne peut pas tout avoir....