La Société Générale, un an après le trou noir

Par Mathias Thépot  |   |  554  mots
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Souviens-toi l'été dernier à la Société Générale... Le titre de la banque rouge et noire subissait un mini krach le 10 août 2011, perdant plus de 22% en séance. La fin de l'été de fût pas plus joyeux pour la banque.

Il y a un an, la Société générale se trouvait dans l'?il du cyclone. Entre le 11 et le 15 août 2011, la banque connaissait en effet quelques jours de répit sur les marchés.
Pouvait-il en être autrement après cette journée noire du 10 août 2011, qui restera longtemps dans les mémoires des professionnels de la finance? Ce jour où le cours de la banque rouge et noire a perdu près de 15%, après s'être liquéfié de plus de 22% en cours de séance.  Une chute vertigineuse dont on cherche toujours à connaître les raisons. Il semble tout de même que la publication d'un article, le 7 août 2011, sur le site de l'hebdomadaire britannique Mail on Sunday, n'y ait pas été étranger. Apparenté au quotidien Daily Mail, le site Internet avait lancé de l'huile sur le feu en annonçant que la Société Générale aurait besoin d'un plan de sauvetage.  L'hebdomadaire, qui n'avait pas cité de sources, avait écrit que "le président Nicolas Sarkozy (devait) envisager la possibilité que la seconde banque du pays, la Société Générale, (était) proche du désastre après de lourdes pertes sur des lignes de crédit accordées à la Grèce".

Les excuses du Daily Mail

Même si l'information a été démentie par la banque française, la rumeur aurait, selon plusieurs traders parisiens, participé à la chute abyssale en Bourse de la banque de près de 15% le mercredi suivant. Le Mail on Sunday avait pourtant retiré l'article de son site le lendemain de sa parution, avant que le Daily Mail ne présente ses excuses « sans réserves » à la Société Générale, reconnaissant son article sans fondement,  Mais la réunion de travail sur la situation économique et financière de la France, organisée le mercredi 10 août au matin par l'Elysée, a replongé les opérateurs de marché dans le doute et a semble-t-il libéré leur folie spéculatrice.

62% de perdu durant l'été 2011

La Société Générale n'était -malheureusement pour elle- pas arrivée au bout de ses peines le 10 août au soir. Déjà dans les bas-fonds du CAC 40 à 22 euros, le cours de la banque devait-il poursuivre sa descente aux enfers les semaines suivantes pour finalement se maintenir toutjuste au dessus des 15 euros à la fin de l'été. Le titre de la banque aura perdu près de 62% durant la période estivale, passant de plus de 40 euros à 15 euros, 20 milliards d'euros de capitalisation boursière ayant été perdu durant l'été. La banque a depuis repris un peu de poil de la bête. Le prix de son action est aujourd'hui de 20,15 euros et sa capitalisation boursière est remontée à 15,7 milliards d'euros.
Il ne faut enfin pas oublier que les autres banques françaises ont également subi une descente aux enfers similaire en Bourse, sur fond de crise de la dette de la zone euro. Mais sans pour autant connaître un tel décrochage. Ainsi pendant les 3 mois les plus chauds de l'année de 2011, le titre BNP Paribas a perdu 57%, celui du Crédit Agricole 59% et celui de Natixis 43%. Bonne nouvelle pour les banques, l'été 2012 semble, pour l'heure, beaucoup plus calme.