La Société Générale vent debout contre les derniers ajouts à la réforme bancaire

Par Ivan Best  |   |  365  mots
Frédéric Oudéa, PDG de la Société Générale Copyright Reuters
Les dirigeants de la banque contestent fermement le plafonnement des frais bancaires et la transparence dans les paradis fiscaux voulus par les députés de la majorité

Alors que l'ancien premier ministre Michel Rocard et l'ex PDG du Crédit lyonnais Jean Peyrelevade appellent à aller plus loin dans la séparation des banques, que Louis Gallois estime que le projet en discussion à l'Assemblée nationale représente une « interprétation modérée du rapport Likanen », le monde de la banque est plus que jamais vent debout contre ce projet. Les dernières modifications issues d'amendements parlementaires font même bondir les banquiers. En témoignent les réactions des dirigeants de la Société générale, exprimées ce matin à l'occasion de la présentation des résultats du groupe.
Sur l'équilibre général du projet, le PDG de la Générale, Frédéric Oudéa, fait part de son incompréhension face à une initiative strictement française, alors qu'il eut été beaucoup plus judicieux d'attendre une initiative du superviseur européen. Et de souligner que la banque néerlandaise SNS Reaal que l'Etat néerlandais a dû nationaliser était spécialisée dans le crédit immobilier.... et non la finance dite spéculative.

Un plafonnement dangereux des frais bancaires
Le plafonnement des frais bancaires, que les députés PS ont choisi d'étendre à tous les clients? « Ces frais qui sont en fait des commissions d'intervention correspondent à un coût réel » souligne Jean-François Sammarcelli, directeur général en charge de la banque se détail en France. « Lorsqu'un chèque est refusé, par exemple, il faut appeler le client. Si ces coûts ne peuvent pas être répercutés, on va assister à une multiplication des litiges et du nombre de clients interdits bancaires ».

La nuisible transparence dans les paradis fiscaux
La transparence dans les paradis fiscaux ? Un autre amendement parlementaire prévoit d'imposer aux banques françaises de publier chaque année les données correspondant au produit net bancaire et aux effectifs, pour chaque Etat, autrement dit y compris dans tous les paradis fiscaux. « On va donner des informations sensibles à la concurrence » commentent les dirigeants de la Société générale. Inimaginable....
Les dirigeants de banques ont quelques semaines encore pour tenter de changer cette future législation.