Boursorama : un petit coup de mou en 2013

Par Ivan Best  |   |  416  mots
Marie Cheval, PDG de Boursorama Copyright Reuters
La société de courtage en ligne, Boursorama va voir son résultat brut d'exploitation baisser de 20 à 25% en 2013 (par rapport aux 66,6 millions enregistrés en 2012), selon ses nouvelles prévisions. Une part de cette dégradation tient à des investissements marketing importants, à l'heure où BNP-Paribas lance sa propre banque en ligne

La société de courtage et de banque en ligne Boursorama, filiale de Société Générale, affiche un recul de 17% de son bénéfice net au premier trimestre, à 9 millions d'euros, lié principalement à une dépréciation d'actif au Royaume-Uni."La situation au Royaume-Uni pèse sur notre résultat. On y investit pour mettre à niveau le fonctionnement de notre filiale et nous avons dû déprécier l'actif d'impôts différés", a expliqué à l'AFP sa PDG Marie Cheval.
Plus fondamental, pour l'ensemble de 2013, Boursorama s'attend à une baisse d'environ 20 à 25% de son résultat brut d'exploitation, dans "un contexte économique qui va rester compliqué", selon Marie Cheval.

Désaffection pour le courtage
Boursorama fait face à une réduction de son activité de courtage, en liaison avec la désaffection des Français pour la Bourse. Certes, les choses se sont un peu améliorées au premier trimestre, par rapport aux mois précédents mais la tendance de long terme apparaît négative. Le courtage est en baisse de 17% au premier trimestre, par rapport au premier trimestre 2012. La société compense cette tendance par le développement rapide de son activité de banque de détail. Ainsi, a production de crédits immobiliers a-t-elle augmenté de 58% en 2012, à 473 millions d'euros. Au cours du premier trimestre, cette production a pratiquement doublé (+97%) à 171 millions d'euros, par rapport au premier trimestre 2012. La banque représente désormais les deux tiers de l'activité de Boursorama en France.

Rentabilité amoindrie
Le hic, c'est que cette activité bancaire affiche une rentabilité amoindrie, dans un contexte de taux d'intérêt orientés à la baisse. C'est ce que souligne Marie Cheval, interogée par La Tribune.
« Il y a trois éléments qui expliquent la perspective de baisse du résultat d'exploitation » explique-t-elle. « D'abord un contexte économique marqué par des taux d'intérêt très faibles, ce qui est défavorable à l'ensemble des banques de détail.
Ensuite, nous accélérons les investissements marketing en France, car nous pensons que la clientèle est de plus en plus mûre pour se tourner vers la banque en ligne. L'arrivée de nouveaux acteurs nous pousse bien sûr à nous positionner encore plus fortement.
Enfin, la situation de notre filiale au Royaume Uni contribue aussi à cette baisse du résultat. Un certain nombre de restructurations (informatique, notamment) y sont nécessaires. On en voit la trace dans les comptes du premier trimestre, ce sera le cas sur l'ensemble de 2013. »