Boursorama réalise un deuxième trimestre presque parfait. Presque, car l'activité de courtage de la filiale de Société Générale a subi la morosité de l'environnement boursier, après un premier trimestre très volatil, donc favorable aux arbitrages. Conséquence : le produit net bancaire (PNB) de cette ligne de métier a diminué de 14%, à 17,6 millions d'euros. Le nombre d'ordres passés a quant à lui plongé de 24%, avec 893 000 opérations effectuées au deuxième trimestre.

"En mars, les clients ont acheté sur une base de cours bas. Comme ils n'ont rebondi ni en avril, ni en mai, les investisseurs n'ont pas vendu et sont restés stables sur leurs positions", analyse Inès Mercereau, présidente de Boursorama. Le deuxième trimestre pâtit aussi de la comparaison avec un premier trimestre exceptionnellement bon (1,2 millions d'ordres passés) : "nous avons atteint mi-mars un niveau record d'ordres exécutés, dû à l'accident de Fukushima, qui a généré une volatilité très importante sur les marchés", ajoute Inès Mercereau. Les ordres sont néanmoins en hausse de 40% en Allemagne, du fait du dynamisme du Dax, contrairement au Cac.

Malgré des dépenses marketing en baisse, l'activité bancaire, qui représente aujourd'hui 53% du PNB France, affiche une insolente progression. Son PNB augmente ainsi de 25%, à 23,7 millions d'euros, et l'encours des produits de bilan est en hausse, aussi bien les comptes titres, que les comptes courants ou les comptes sur livrets. Le compte sur livret Boursorama Banque a notamment été "réveillé" en décembre dernier avec un taux porté à 2%, puis à 2,25% ce 1er août. Résultat : les dépôts sur les comptes d'épargne bancaire (comptes sur livret, LDD, livret A) sont en constante augmentation (1615 millions d'euros au deuxième trimestre, contre 1495 millions d'euros au premier trimestre et 1280 millions d'euros au dernier trimestre 2010).

Les nouvelles ouvertures de comptes courants se chiffrent par ailleurs à 15 785, quasi stables sur un an, sachant que le montant moyen de dépôt par nouveau compte courant s'établit à 2300 euros. "La banque en ligne est un créneau porteur, et nous y occupons une position de choix", atteste Inès Mercereau. De plus, dans un marché défavorable (collecte en baisse depuis sept mois), la collecte nette d'assurance vie progresse de 14%, pour un encours global en hausse de 16%, à 2,4 milliards d'euros. Une activité profitable, tirée par un taux de rendement parmi les meilleurs du marché cette année (4,10%) et par une clientèle plus encline à réaliser des arbitrages entre fonds en euros et unités de compte.

La production de crédits immobiliers poursuit quant à elle son développement, avec 12% de croissance sur un an.

L'activité de "portail Internet" (comprendre : les revenus publicitaires générés par le site) est en légère augmentation en France (+2%). "Il n'y a pas eu en France de grosses introductions en Bourse, mais plutôt des introductions de petites sociétés sur Alternext, ce qui implique des volumes de publicité moindres", explique Inès Mercereau. En Allemagne, les recettes du portail Onvista.de progresse de 17%. "La conjoncture allemande est meilleure qu'en France, donc les annonceurs y sont plus dynamiques", précise-t-elle.

Au final, le résultat net part du groupe s'élève à 22,8 millions d'euros, en progression de 27%. Et à la clôture de la Bourse, le titre Boursorama prenait 1,25%.

"Nous avions annoncé que 2011 serait une année d'accélération des innovations. Ce qui est indispensable pour entretenir la notoriété de Boursorama", déclare Inès Mercereau. Au début de l'année, le lancement du Money Center (agrégateur de comptes bancaires) a déjà fait grand bruit. A la rentrée, la banque en ligne présentera un portail d'informations financières refondu, plus ergonomique, avec de nouvelles contributions.