Sociétés de gestion : une salariée sur deux est victime de sexisme

Par Giulietta Gamberini  |   |  372  mots
Le milieu de la gestion d'actifs n'est pas plus "doux" vis-à-vis des employées que le reste du monde de la finance, selon les premiers résultats d'une enquête du Financial Times.

Une employée sur deux des sociétés de gestion a été régulièrement victime de comportements sexistes, voire de harcèlement sexuel au bureau, selon les résultats préliminaires d'une enquête menée par le Financial Times, qui a jusqu'à maintenant recueilli le point de vue de 100 salarié(e)s (hommes et femmes) de ce secteur. 54% des femmes interrogées ont déclaré avoir eu à faire à des comportements "inappropriés": chaque mois pour un quart d'entre elles et toutes les semaines pour 6%. 28% des femmes questionnées affirment avoir expérimenté de véritables formes de harcèlement sexuel.

Selon le Financial Times, ces résultats «brisent l'illusion que la gestion d'actifs constituerait la branche «douce» des services financiers», comparée avec les banques d'entreprises ou d'investissement. Ceux-ci s'expliquent néanmoins si l'on considère qu'il s'agit d'un milieu toujours dominé par les hommes et par un esprit d'équipe qui rend très difficile de dénoncer ce genre d'agressions.

Les plus touchées sont les femmes qui débutent leurs carrières

«Si quelque chose se passait mal lors d'une réunion clients, la direction me demanderait pourquoi je n'ai pas porté une jupe plus courte», a raconté au Financial Times une analyste souhaitant rester anonyme. Parce qu'être perçue d'une manière sexualisée dans l'univers professionnel la fait souffrir, elle a fini par "se protéger" en renonçant au maquillage, en attachant ses cheveux et en portant des lunettes et un cardigan…

Tout le monde ne vit pourtant pas la même expérience. Selon l'enquête, le sexisme au travail touche davantage les femmes occupant des postes de junior: Plus de 70% d'entre elles ont dit avoir été confrontées à des comportements inappropriés au moins une fois en douze mois, contre 49% de celles avec des responsabilités de middle ou de senior. La directrice générale de Allianz Global Investors, Elizabeth Corley, a par ailleurs affirmé être surprise par les résultats, qui devraient néanmoins à son avis intéresser beaucoup de chefs de services...

Les hommes sont aussi concernés, mais dans une moindre mesure: 5% d'entre eux ont aussi déclaré avoir subi des formes de harcèlement sexuel.