Livret A : une décollecte de 6,1 milliards en 2014

Par latribune.fr  |   |  318  mots
En 2014, les retraits ont dépassé les dépôts à hauteur 6,14 milliards d'euros. Les Français se sont tournés vers des placements plus rémunérateurs

Le livret A, dont la collecte nette avait atteint 49,1 milliards d'euros en 2012 et 19,1 milliards en 2013, ne séduit plus les Français. Avec le Livret de développement durable (LDD), sa collecte a été "négative" en 2014, à hauteur de 6,14 milliards d'euros (cette baisse tient pour l'essentiel au livret A, le LDD étant stable). Autrement dit, les retraits ont dépassé les dépôts à hauteur de 6,14 milliards.

 Au mois de décembre, la collecte a été positive, mais de  peu (+0,09 milliard).

 Seulement quatre années de décollecte sur les 20 dernières années

"Jusqu'en 2014, lors de ces vingt dernières années, le Livret A n'avait enregistré qu'à quatre reprises une décollecte annuelle, en 1996, en 1999, en 2000 et 2005" souligne Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne. "Pour obtenir un tel montant de décollecte, il fallait remonter à 1996 où elle avait atteint 8,3 milliards d'euros. Sur l'ensemble de l'année 2014, le Livret A été victime de son faible rendement facial, les ménages ayant peu intégré dans leur calcul le recul de l'inflation, de la stagnation des salaires ainsi que de la réallocation de l'épargne au profit du Plan d'Epargne Logement et de l'assurance-vie."

 L'assurance vie dopée

2014 a donc été l'année du basculement pour le livret A, délaissé par les épargnants au profit de l'assurance vie et d'autres produits plus rémunérateurs (épargne logement...). Les compagnies d'assurance ont tout fait pour maintenir des taux attractifs, y compris sur les fonds en euros, investis en obligations d'Etat. Beaucoup d'assureurs ont annoncé récemment des rémunérations pour 2014 supérieures à 3%, alors même que les obligations d'Etat rapportent moins de 1%.

Un jeu dangereux, puisque les assureurs attirent ainsi de plus en plus d'épargnants, ce qui va les contraindre à investir dans des obligations d'Etat ne rapportant quasiment plus rien: la rémunération moyenne des fonds va s'en trouver fortement affectée.