La Norvège doit commencer à organiser "la vie après le pétrole"

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  403  mots
L'énergie offshore représente un cinquième de la production de la Norvège et son secteur pétrolier est particulièrement vulnérable à la faiblesse des cours du brut.
La baisse des prix de l'or noir pourrait obliger la Norvège à empiéter sur les réserves financières de son fonds souverain, prévient le gouverneur de la banque centrale Oeystein Olsen. Une première depuis sa création.

La baisse des revenus du pétrole affecte la Norvège. Au point qu'Oslo risque de devoir puiser pour la première fois dans son fonds souverain de 860 milliards de dollars (756 milliards d'euros) l'an prochain, a déclaré jeudi 12 février le gouverneur de la banque centrale, Oeystein Olsen, soulignant que l'État va aussi devoir limiter ses dépenses.

L'État norvégien peut utiliser jusqu'à 4% du fonds chaque année. Bien qu'il en dépense en réalité un pourcentage plus proche de 3%, Olsen a averti que ses rendements futurs pourraient être inférieurs à 3%, d'où le risque d'empiéter sur ses réserves financières.

"Le temps est venu de faire preuve de retenue"

La banque centrale dispose encore d'une marge pour assouplir sa politique monétaire, mais la baisse des taux n'améliorera que temporairement la compétitivité du pays et le gouvernement devrait en profiter pour préparer la Norvège à la vie après le pétrole, a déclaré le gouverneur dans une interview accordée à Reuters.

"À un prix de 60 dollars le baril, les transferts (au fonds souverain) pourraient prendre fin", a observé Oeystein Olsen. "Le temps est venu de faire preuve de retenue."

"On pourrait être tenté d'augmenter les dépenses de l'Etat pour adoucir l'impact d'une baisse des prix du pétrole sur l'économie réelle", a-t-il ajouté. "Le risque étant que cela retarde la restructuration nécessaire pour le cas où les prix du pétrole resteraient faibles pendant une longue période."

De nouvelles pistes à l'étude pour stimuler l'économie

L'énergie offshore représente un cinquième de la production de la Norvège et son secteur pétrolier est particulièrement vulnérable à la faiblesse des cours du brut dans la mesure où ses coûts de production figurent parmi les plus élevés au monde.

Des taux d'intérêt bas pourraient stimuler l'économie mais ils risquent aussi de gonfler encore un niveau de dette déjà élevé et la banque centrale pourrait être forcée en conséquence d'obliger les banques à freiner les crédits pour éviter une bulle sur le marché du logement, a expliqué par ailleurs Oeystein Olsen dans un discours de politique monétaire.

La banque centrale n'envisage pas de prendre des mesures non conventionnelles telles que l'assouplissement quantitatif et a l'intention de s'en tenir à son calendrier de six réunions par an.