Etats-Unis : la Fed va réduire son soutien monétaire dès novembre

Par latribune.fr  |   |  527  mots
La banque centrale avance malgré tout les "progrès" réalisés par l'économie, tandis que l'inflation est "élevée", observe-telle. (Crédits : Kevin Lamarque)
La réserve fédérale va réduire son programme de rachats d'actifs. Dans le même temps, les taux de la Banque centrale ont été maintenus dans la fourchette de 0 à 0,25% dans laquelle ils avaient été abaissés en mars 2020 au moment où l'épidémie de Covid-19 se propageait aux Etats-Unis.

La Banque centrale américaine (Fed) amorce une nouvelle phase de l'après-Covid, après des mois de soutien monétaire depuis le début de la pandémie. Mais avant de relever brusquement ses taux d'intérêt, qui permettent aux marchés de financer la dette de l'Etat, l'institution va commencer, dès novembre, par le "tapering", soit la réduction de ses achats d'actifs, actuellement de 120 milliards de dollars mensuels. La Fed va les minorer à hauteur de 15 milliards de dollars par mois, et se dit prête à "ajuster" ce rythme selon l'évolution de l'économie, selon un communiqué publié mercredi à l'issue d'une réunion.

Autrement dit, si l'inflation reste trop élevée, le rythme de réduction d'achats d'actifs sera accéléré avant de commencer à relever les taux directeurs, pour faire ralentir la hausse des prix. Elle a aussi pour objectif de stopper définitivement ces rachats en 2022.

Car si cette décision était attendue par les analystes, elle manifeste les inquiétudes autour de la flambée des prix aux Etats-Unis. A Wall Street, le Dow Jones n'a pas surréagi suite à cette annonce, cédant -0,12% à 14 heures aux Etats-Unis.

"Bien sûr, le moment (précis) est très incertain, mais nous devrions certainement voir l'inflation baisser d'ici le deuxième ou le troisième trimestre" 2022, a déclaré Jerome Powell mercredi lors d'une conférence de presse.

"Nous pensons que nous pouvons patienter" pour relever les taux, a-t-il ajouté, tout en soulignant que l'institution n'hésiterait pas à les rehausser si la situation l'imposait.

Outre-Atlantique, la hausse des prix devrait en effet être revenue à 3,8% en rythme annualisé au troisième trimestre, après 6,7% au deuxième. Mais elle pourrait remonter à 5% sur les trois derniers mois de l'année.

La banque centrale avance malgré tout les "progrès" réalisés par l'économie, tandis que l'inflation est "élevée", observe-telle.

Et la BCE ?

À la lumière des nouveaux progrès importants réalisés par l'économie", la Fed a décidé de réduire de 15 milliards de dollars par mois dans un premier temps ses achats d'obligations du Trésor et de prêts immobiliers titrisés (MBS), qui représentaient 120 milliards de dollars (104 milliards d'euros) par mois jusqu'à présent, détaille-t-elle.

Les taux, en revanche, restent dans la fourchette de 0 à 0,25% dans laquelle ils avaient été abaissés en mars 2020 au moment où l'épidémie de Covid-19 se propageait aux Etats-Unis.

La remontée des taux est, elle, attendue pour 2023, selon les économistes.

Aussi, la Fed surveille également de près la croissance, qu'elle a déjà du revoir à la baisse en 2021 en raison des problèmes rencontrés sur les chaînes d'approvisionnement. En 2022, la croissance devrait être de 4% en moyenne avant de revenir à 2,5% en 2023 et 2,2% en 2024, selon la banque centrale. Selon elle, ces facteurs inflationnistes sont néanmoins "transitoires".

Un constat que partage également son homologue européenne, même si la BCE veut continuer à apporter un soutien sans faille aux économies européennes, face à une reprise fragile. Pour Christine Lagarde, la hausse des taux d'intérêt en 2022 est "très improbable."

(Avec agences)