Le Crédit mutuel lance un processus de sanction contre les dirigeants d'Arkéa

Par latribune.fr  |   |  439  mots
Interrogée, la CNCM a indiqué ne pas avoir de "réaction pour ce soir".
La Confédération nationale vise les dirigeants de sa branche de l'Ouest, qui a engagé mi-janvier une procédure de divorce pour sortir de l'ensemble mutualiste. Un collectif de salariés dénonce une opération de sabotage.

La Confédération nationale du Crédit mutuel (CNCM) a lancé un processus de sanction à l'encontre des dirigeants de sa branche de l'Ouest, le Crédit Mutuel Arkéa (CMA), avec laquelle elle est en conflit, a annoncé vendredi soir un collectif de salariés du CMA.

Engagé début janvier, ce processus, qui pourrait aller jusqu'à une révocation, vise le PDG du groupe Jean-Pierre Denis, son directeur général Ronan Le Moal, ainsi qu'Anne Le Goff, directrice générale déléguée.

"Surpris et en colère"

"Il s'agit d'une procédure totalement artificielle, qui ne vise qu'à déstabiliser le groupe au moment où on engage un processus de consultation auprès des caisses locales", a réagi un membre de la direction d'Arkéa, confirmant ce processus de sanction, que le groupe a contesté devant la justice.  Le président de la Confédération nationale du Crédit mutuel, Nicolas Théry, tente "de décapiter notre entreprise dans le but de saboter le processus de vote de nos caisses locales", dénonce le collectif de salariés dans un communiqué.

"Nous sommes surpris et en colère", a indiqué à l'AFP Anne-Katell Quentric, porte-parole du collectif, informée dans l'après-midi comme tous les salariés d'Arkéa de ce processus de sanction.

"Nicolas Théry veut détruire l'entreprise et agiter les peurs auprès des salariés, des sociétaires et ça c'est complètement irresponsable", a-t-elle ajouté.

Interrogée, la CNCM a indiqué ne pas avoir de "réaction pour ce soir".

Une guerre ouverte depuis près de trois ans

Le Crédit Mutuel Arkéa, qui regroupe les fédérations Bretagne, Sud-Ouest et Massif Central du Crédit Mutuel, a engagé mi-janvier une procédure de divorce pour sortir de l'ensemble mutualiste, avec lequel il est en guerre ouverte depuis près de trois ans. Les administrateurs d'Arkéa et ceux des fédérations de Bretagne et du Sud-Ouest ont acté un processus de vote afin que chaque caisse locale exprime son orientation au sujet de l'indépendance d'Arkéa.

Ce nouvel épisode intervient à l'issue d'une longue liste de différends judiciaires entre Arkéa et la CNCM, accusée par le premier de vouloir porter atteinte à son autonomie et de favoriser sa branche de l'Est, le Crédit Mutuel-CM11, qui regroupe la banque CIC et 11 des 18 caisses régionales du groupe. Tous deux issus d'une longue tradition mutualiste, Arkéa et CM11 cohabitent depuis 1958 au sein de la même maison, la Confédération, mais ont suivi chacun leur propre voie.