Marchés financiers : euphorie contagieuse après la victoire de Boris Johnson

Par latribune.fr  |   |  540  mots
Le cours de l'action de Royal Bank of Scotland (RBS) a bondi de 11,24%. (Crédits : Peter Nicholls)
Le CAC 40 a franchi son plus haut niveau de l'année au-dessus des 5.970 points, frôlant la fameuse barre des 6.000 points qu'il n'a plus franchie depuis plus de 12 ans. Les banques britanniques ont vu leur cours s'envoler.

L'euphorie des marchés après la large victoires des conservateurs aux élections britanniques se confirmait vendredi à la mi-journée avec des Bourses mondiales toutes dans le vert, rassurées d'avoir enfin un peu de visibilité sur la question du Brexit.

A Paris, le CAC 40 a franchi son plus haut niveau de l'année au-dessus des 5.970 points, s'approchant de la fameuse barre des 6.000 points qu'il n'a plus franchie depuis juillet 2007. A la mi-journée, si l'indice avait perdu un peu de terrain, il restait en nette hausse (+1,17%). Du côté de Francfort, le Dax suivait la même tendance en hausse de 1,23% à moins de 200 points de son record historique (13.559 points en séance).

Le cours des banques flambe

Directement concernée par ces élections, la Bourse de Londres prenait aussi de la hauteur (+1,89%) et ce malgré une livre sterling qui atteignait des sommets jamais vu depuis juillet 2016 face à l'euro. La force de la devise pénalise mécaniquement les exportations des multinationales et peut peser sur leurs cours de Bourse.

Les banques britanniques ont vu leurs cours s'envoler. A l'ouverture de la Bourse de Londres, l'action de Royal Bank of Scotland (RBS) a bondi de 11,24%, celle de Lloyds Banking Group de 7,05%, et Barclays de 8,02%.

L'indice FTSE-250, qui représente davantage l'économie britannique, bondissait quant à lui de 4,4%, signe de l'optimisme du marché sur le Brexit.  Sur les autres places européennes, cette euphorie était contagieuse à la mi-journée, de Milan (+0,88%) à Madrid (+1,60%) en passant par Amsterdam (+1,17%).

La saga n'est pas terminée

"Après plus de trois ans de retard, de procrastination et de féroces querelles, le brouillard du Brexit a finalement commencé à se dissiper avec la large victoire du gouvernement conservateur actuel", pointe Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Si ces élections semblent entériner la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, elle ne signifie pas pour autant la fin de la saga, puisqu'une fois la sortie actée fin janvier, s'ouvrira une période de transition pour négocier la future relation commerciale avec l'UE.

Trump avait déjà rassuré

Avant le résultat électoral en Grande-Bretagne, un tweet de Donald Trump jeudi sur le commerce avait déjà mis les marchés sur la bonne voie. En évoquant un accord commercial partiel à venir entre Wahsington et Pékin, le président américain a implicitement écarté l'imposition d'une nouvelle salve prévue de tarifs douaniers sur quelque 160 milliards de dollars de biens chinois (téléphones portables, consoles de jeux vidéo, vêtements de sport).

"La soirée d'hier aura délivré deux cadeaux de Noël pour les marchés en levant les deux incertitudes politiques majeures des derniers mois : 1/ la victoire et la majorité absolue obtenue par les conservateurs ouvrent la voix à la sortie effective du Royaume-Uni au 31 janvier prochain et 2/ l'annonce d'une signature imminente de la Phase 1 de l'accord commercial sino-américain signifie une désescalade tarifaire", décryptent les économistes de Natixis dans une note.

Les marchés asiatiques avaient donné le ton : la Bourse de Tokyo a clôturé en nette hausse de 2,55%, celles de Shanghai (+1,78%) et Shenzhen (+1,48%) ont également bondi. L'indice Hang Seng à Hong Kong a aussi fini largement dans le vert, en progression de 2,57%.

(Avec AFP et Reuters)