Vingt banques européennes travaillent sur une solution de paiement paneuropéenne PEPSI

Par AFP  |   |  319  mots
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L'Europe aura-t-elle sa solution alternative de paiement ? Une initiative, baptisée PEPSI (Pan European Payment System Initiative), est en discussions au sein du secteur bancaire.

Vingt banques européennes travaillent à la création d'un dispositif de paiement paneuropéen qui pourrait à terme permettre de se passer de Visa, Mastercard et de géants étrangers de la technologie, a appris l'AFP de sources concordantes. Cette initiative du secteur bancaire baptisée PEPSI - pour Pan European Payment System Initiative - a pour ambition de gérer toutes les formes dématérialisées de paiements, a appris l'AFP auprès de ces sources.

Carlo Bovero, responsable monde cartes de BNP Paribas, a fait une allusion au projet mardi lors d'une conférence organisée par Revue Banque, publication spécialisée du secteur, évoquant des "discussions" entre des banques "qui représentent une grosse partie de l'Europe".

A l'origine de cette initiative, des "injonctions positives, courant 2017, venues de la BCE qui, inquiète de la souveraineté des paiements, a expliqué qu'elle verrait d'un bon œil que l'on se saisisse du sujet", a confié à l'AFP sous couvert d'anonymat une source bancaire française proche du dossier.

"Au départ PEPSI n'est pas une initiative technique mais politique", a poursuivi cette source, évoquant la mainmise de Visa et Mastercard en Europe ainsi que l'influence grandissante des réseaux chinois de paiement qui souhaitent aussi y prospérer.

"En deux ans, le regard sur la question de l'avenir des paiements a considérablement changé" en Europe, a estimé pour sa part Jérôme Reboul, sous-directeur à la direction générale du Trésor du ministère français des Finances, en charge notamment des sujets de paiements, lors de la conférence bancaire de mardi.

Signe du caractère sensible de ce dossier, aucun des groupes bancaires sollicités par l'AFP n'a souhaité s'exprimer officiellement sur la question jusqu'à présent. Néanmoins, d'après différentes sources, une grande partie des banques françaises sont notamment impliquées dans l'initiative ainsi que Deutsche Bank en Allemagne.