Etats-Unis : les grandes entreprises devront révéler l'écart de salaire entre patron et employés

Par latribune.fr  |   |  479  mots
Une certaine "flexibilité" a été accordée aux entreprises pour établir ce ratio, notamment en choisissant la date de référence pour calculer le salaire médian de leurs salariés, a indiqué la présidente de la SEC Mary Jo White.
Cette règle, issue de la loi de régulation Wall Street 2010, entrera en vigueur en 2017, en dépit de la colère des lobbies financiers américains. Pourtant, plusieurs entreprises ont déjà pris les devants...

Transparence totale imposée pour la plupart des grandes entreprises américaines. Elles seront désormais tenues de dévoiler l'écart de rémunération entre les patrons et leurs salariés, a indiqué mercredi 6 août le gendarme de la Bourse aux Etats-Unis (SEC).

Issue de la loi de régulation de Wall Street de 2010, également appelée loi Dodd-Frank, cette nouvelle règle entrera en vigueur en 2017 et s'appliquera à une grande partie des entreprises cotées en Bourse.

Dans le détail, les grands groupes américains devront publier dans leur rapport annuel le ratio entre la rémunération des PDG et le revenu médian de leurs employés, un chiffre qui pourrait alimenter le débat sur le creusement des inégalités aux Etats-Unis. En effet, la rémunération des patrons américains a explosé au cours des dernières décennies: elle était en moyenne en 2013 près de 300 fois supérieure à celle d'un salarié médian contre 20 fois en 1963, selon une étude du centre de réflexion Economic Policy Institute.

Néanmoins, une certaine "flexibilité" a été accordée aux entreprises pour établir ce ratio, notamment en choisissant la date de référence pour calculer le salaire médian de leurs salariés, a indiqué la présidente de la SEC Mary Jo White.

Vives réactions

"Dire que les avis sont divisés (sur cette règle, ndlr) est très en deçà de la réalité", a reconnu la présidente de la SEC Mary Jo White dans un discours transmis à la presse.

Le puissant lobby patronal de la Chambre de commerce américaine a vivement critiqué cette règle, qualifiée de "faveur" accordée aux syndicats.

"Quand la transparence est utilisée pour promouvoir des intérêts particuliers au lieu de fournir une meilleure information aux investisseurs, c'est un pas dans la mauvaise direction", a estimé l'organisation dans un communiqué.

Et d'ajouter que par cette action, la SEC et le Congrès "exacerbent  le problème et rendent les marchés publics moins attractifs pour les investisseurs et les sociétés".

Des patrons américains misent sur la réduction des inégalités salariales

Toutefois, plusieurs patrons américains ont lancé des initiatives pour réduire les écarts des salaires de leurs employés avec le leur.