Semi-conducteurs : Montebourg n'aura pas sauvé LFoundry

Par latribune.fr  |   |  374  mots
La demande expresse du ministère du Redressement productif pour que le tribunal de commerce accorde trois mois d'activité en plus à LFoundry n'a pas été écoutée. Cela rend plus difficile la reprise du spécialiste des semi-conducteurs. (Photo : Reuters)
Le tribunal de commerce de Paris a prononcé jeudi la liquidation judiciaire de l'entreprise aixoise de semi-conducteurs LFoundry, avec cessation immédiate de l'activité, et n'a donc pas accédé à la demande d'un délai de trois mois supplémentaires du ministère du Redressement productif.

Arnaud Montebourg n'y aura rien fait. Le tribunal de commerce de Paris a prononcé jeudi la liquidation judiciaire de l'entreprise aixoise de semi-conducteurs LFoundry avec cessation immédiate de son activité.

Difficulté à attirer un repreneur dans ces conditions

Après six mois en redressement judiciaire, l'entreprise qui emploie 613 salariés n'aura pas obtenu le délai de trois mois d'activité supplémentaire réclamé par le ministre du Redressement productif. Délai qui devait rendre l'arrivée d'un repreneur plus aisée grâce à la préservation de l'outil industriel.

"Cette situation rend difficile l'arrivée d'un repreneur car il n'y a de fait plus d'activité à reprendre. Les licenciements devraient être prononcés très vite, sous quinze jours ou trois semaines", a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

Demande expresse du maintien de l'activité

Dans un courrier adressé au procureur de la République, en date du 24 décembre et que l'AFP s'est procuré, le Commissaire au redressement productif de la région Provence-Alpes Côte d'Azur, Patrick Maddalone, demandait ainsi que soit accordée "une période temporaire, qui pourrait être fixée à trois mois" pour "permettre de réaliser la cession des actifs dans les meilleures conditions".

Il se prononçait pour la mise en place d'une "cellule, sous la conduite du liquidateur judiciaire afin de préserver, de façon temporaire, le site et l'ensemble des capacités industrielles", et qui permettrait également "au candidat repreneur de formuler une offre de reprise".

Le Commissaire au redressement productif rappelait en effet qu'une "manifestation d'intérêt crédible" a été portée à la connaissance du tribunal de commerce de Paris, et qu'elle pourrait "être suivie d'effets à très court terme".

Faire la jonction

Selon les syndicats, cette marque d'intérêt provient d'une entreprise californienne de micro-électronique, et elle est assortie d'une demande de poursuite de l'activité de trois mois.

Les syndicats demandaient notamment à l'ancien propriétaire, Atmel, de passer des commandes supplémentaires pour faire la jonction avec les nouveaux produits, prévus courant 2014, car l'unité de fabrication a toujours des clients et possède de précieuses licences. La société a été rachetée en 2010 à l'Américain Atmel par l'entreprise allemande LFoundry pour un euro symbolique.