Goodyear : la direction porte plainte, l'épreuve de force continue

Par latribune.fr  |   |  332  mots
La direction de Goodyear France a porté plainte mercredi en fin de journée pour "détention et séquestration" de ses deux cadres lundi et mardi sur le site du fabricant de pneumatiques, a indiqué le procureur d'Amiens, Bernard Farret.
C'est plus que jamais l'épreuve de force entre la CGT, qui occupe l'usine Goodyear d'Amiens-Nord promise à la fermeture, et la direction de l'entreprise qui a porté plainte mercredi pour la séquestration temporaire de deux de ses cadres, sans retourner à la table de négociations.

Après plus de six ans de confrontation et de très nombreuses procédures judiciaires de la part de la CGT, ultra-majoritaire à Amiens-Nord, pour faire annuler la fermeture de l'usine, annoncée le 31 janvier 2013, la direction de Goodyear attaque à son tour sur le terrain judiciaire.

Celle-ci a porté plainte mercredi en fin de journée pour "détention et séquestration" de ses deux cadres lundi et mardi sur le site d'Amiens Nord du fabricant de pneumatiques, a indiqué le procureur de la ville, Bernard Farret.

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Une "mise en danger des personnes et des biens"

Celui-ci précise que Goodyear a également porté plainte pour "dégradations" et "vols". La direction rappelle en effet "qu'elle ne saurait accepter la mise en œuvre d'actions mettant en danger les personnes et les biens".

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La direction de Goodyear dénonce par ailleurs l'occupation du site, selon Bernard Farret, qui note cependant qu'il ne s'agit pas en soi d'un qualificatif pénal.

Une nouvelle action en référé le 15 janvier

Du côté des syndicats, Me Fiodor Rilov, avocat de la CGT de l'usine et du Comité central d'entreprise, a annoncé mercredi, lors d'un point presse improvisé sur le parking de l'usine, une nouvelle action en référé, le 15 janvier, devant le tribunal de grande instance d'Amiens.

A l'occasion de cette audience, "la justice peut encore ordonner la suspension du processus de licenciements", a assuré l'avocat, alors même que la CGT tente de négocier au mieux les primes de licenciement.

Viendra ensuite "une deuxième séquence (judiciaire), qu'on prépare assidûment, sur le fond de la question: est-ce que oui ou non la justification de la fermeture de cette usine existe? On pense que non, et on veut que la justice le reconnaisse", a ajouté Me Rilov cité par l'AFP. La partie n'est pas terminée.