Rafale : l'heure du choix approche en Suisse

Par Michel Cabirol  |   |  324  mots
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Berne prendrait une décision fin novembre ou début décembre pour l'acquisition de 22 avions de combat mais un référendum pourrait retarder ce calendrier. Trois avionneurs sont en piste pour conquérir le marché suisse : Dassault Aviation (Rafale), Saab (Gripen) et le consortium Eurofighter (Eurofighter Typhoon).

L'heure du choix approche pour la Suisse pour l'achat de 22 avions de combat (30 novembre ou 7 décembre, selon la presse suisse)... mais le dossier pourrait encore subir un nouveau retard avec l'organisation d'un référendum populaire. Contrairement au Parlement et au Conseil fédéral, le chef d'état-major des armées André Blattman est favorable à un référendum à propos de l'acquisition de nouveaux avions de combat.

Dans une interview accordée dimanche 20 novembre dans l'hebdomadaire suisse "SonntagsBlick", il a estimé qu'un "vote du peuple donnerait une légitimation à cette décision. Et c'est pourquoi il serait bien et important que le peuple puisse se prononcer". Selon lui, "si nous ne parvenons pas à persuader les citoyens, nous en sommes nous-même responsables". Le chef d'état-major anticipe en fait la décision des Verts suisses, qui veulent que le peuple suisse se prononce sur cet achat. S'ils n'obtiennent pas satisfaction, ils lanceraient alors une initiative pour un moratoire avec l'aide d'autres partis et associations, notamment le Groupe pour une Suisse sans armée. Ce qui bloquerait le processus pendant de longs mois.

Ce serait une nouvelle déconvenue pour les compétiteurs. Pour l'heure, selon le ministre de la Défense, Ueli Maurer, l'avion le meilleur marché, le Gripen suédois, reviendrait à 3 milliards de francs pour 22 exemplaires, contre 4 milliards pour les deux autres appareils, l'Eurofighter (EADS, BAE Systems et Finmeccanica) et le Rafale de Dassault Aviation, selon la presse suisse. En revanche, l'appareil français, qui serait le plus performant opérationnellement, aurait la préférence des pilotes suisses. En outre, Paris mettra, pour améliorer l'offre française, à disposition de l'armée de l'air suisse des zones de vol en France et des bases aérienne françaises... si Berne choisit bien sûr le Rafale. Mais son prix (150 millions d'euros par appareil) - en dépit d'un franc suisse fort par rapport à l'euro - pourrait faire reculer les Suisses.