Dassault a deux mois pour faire enfin décoller le Rafale à l'export

Le constructeur attend d'ici à la fin de l'année, la décision de trois pays : les Emirats arabes unis, l'Inde et la Suisse.
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La fin de l'année s'annonce cruciale pour l'avenir du Rafale à l'exportation... s'il n'y pas de report de décisions de ses éventuels acheteurs. Trois pays ont exprimé un vif intérêt pour l'avion de combat de Dassault Aviation, qui peut aujourd'hui capitaliser sur ses performances opérationnelles de haut niveau en Libye et en Afghanistan. Cela peut être le coup de pouce qui pourrait faire pencher la balance, enfin, en faveur d'un appareil qui a échoué jusqu'ici à l'export. Trois pays qui pourraient s'offrir toute la technologie aéronautique militaire française d'ici à la fin de cette année. C'est une période extraordinaire « de conjoncture des astres », comme le souligne un très bon connaisseur du dossier, et il n'est pas sûr que cela se reproduise avant bien longtemps. Trois pays enfin où la France dispose de réelles chances de succès : les Emirats arabes unis, l'Inde et la Suisse.

Près de 126 appareils en jeu

Aux Emirats arabes unis (EAU), qui se sent quelque peu redevable à l'égard de Paris après sa décision d'implanter une base interarmée française dans ce pays du Golfe, qui a également participé aux côtés des Français à l'opération Harmattan (Libye), les négociations se sont toutefois nettement durcies. La visite expresse à Paris (moins de 12 heures) il y a quelques semaines du prince héritier d'Abu Dabi, Cheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, qui a rencontré Nicolas Sarkozy à l'Élysée, s'est plutôt mal passée. D'où la décision de confier quelques jours plus tard au ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, le dossier Rafale aux EAU. « Il fallait une personne de poids pour remettre le dossier à l'endroit », explique-t-on à « La Tribune ». L'enjeu est la vente de 60 Rafale .

En Inde, Dassault Aviation et Paris seront sur le qui-vive le 4 novembre prochain, date à laquelle New Delhi va ouvrir en présence des industriels les enveloppes commerciales des deux finalistes : Rafale et Eurofighter, défendu par le consortium BAE Systems, EADS et l'italien Finmeccanica. On en saura plus sur les chances de victoire de l'avion de combat français (voir Latribune.fr) d'un contrat évalué entre 10 et 12 milliards de dollars pour 126 appareils. La décision n'est pas attendue le 4 novembre, selon nos informations. Car les experts indiens devront examiner les offres pour savoir si les deux industriels évoquent bien le même périmètre industriel, technique, opérationnel au regard des prix avancés. C'est en général le moins-disant qui gagne en Inde.

En Suisse, Berne qui avait pourtant repoussé sine die l'acquisition d'avions de combat, est aujourd'hui très pressé. À tel point que les Suisses veulent décider avant le 14 décembre, date des élections au Conseil fédéral. Le Rafale dispose de chances sérieuses, en dépit de son prix plus élevé que celui du Gripen NG, l'appareil suédois. Outre des compensations accordées à l'industrie suisse, Paris propose à l'armée de l'air helvétique de s'entraîner dans l'espace aérien français et de disposer d'une base de soutien commune avec les Rafale français. C'est là l'un des points forts de l'offre de Dassault. La Suisse, dont la flotte est composée en partie de vieux F-5 Tiger (Northrop Grumman), pourrait acquérir entre 20 et 30 appareils en une ou plusieurs tranches.
 

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Commentaires 20
à écrit le 12/12/2011 à 19:11
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Si aucun autre pays au monde ne veut acheter un Rafale, il y a peut-être des très bonnes raisons?

à écrit le 19/11/2011 à 14:24
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Mais qui sont les "nuls" en France concernant les ventes d'avions et autre batiments de pointe ???... Certainement pas les techniciens qui innovent toujours avec pour exemple le Concorde_ le France et maintenant le Rafale ... Nos négociateurs se f...

à écrit le 30/10/2011 à 18:20
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Un deal possible serait la revente au Brésil d'un lot (ou en totalité) des M2000-9 émiratis.Financièrement tout le monde s'y retrouverait. Et si nous allions taquiner les Japonais avec notre appareil? Ils recherchent un intercepteur en priorité, mais...

à écrit le 30/10/2011 à 12:21
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Dassault....L'avion paye avec l'argent des contribuables et toujours pas 1 ex vendus depuis sa conception.Merci serge(qui siege egalement au senat et lutte contre....l'argent public "gaspille"(selon lui) pour la solidaritee francaise(chomage,caf,secu...

le 02/11/2011 à 7:33
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Bah oui c'est le contribuable qui paye. Ca vous gène ?? Alors arretons de produire des avions, des trains, des centrales, bref le peu de choses qui permettent à la france de ne pas couler dans ce marasme économique. Vous êtes du genre a avoir une de...

le 05/11/2011 à 8:23
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exact, des ingenieurs de snecma/safran/thales/dassault/sagem et plein de petite pme, je prefère payer avec mes impots des jeunes ingénieurs francais que d'engraisser des ingenieur americains et être sous la botte americaine, avions ses avions de comb...

à écrit le 28/10/2011 à 10:40
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Pour la Suisse, décision des autorités, fin septembre: 22 nouveaux avions de combat. Rafale ou équivalent. Politiquement,la Suisse est désormais plus proche de la Suède ou de la Grande-Bretagne que de la France, laquelle la contre systématiquement, e...

le 08/11/2011 à 12:07
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Ce sera le Rafale ou le Gripen.

à écrit le 28/10/2011 à 6:31
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Le TGV volant.

le 28/10/2011 à 8:50
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Oui c'est le contribuable français qui paye!

à écrit le 27/10/2011 à 17:55
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les indes, c'est pas dans deux mois, les constructeurs remettent une offre le 4 novembre, et ils vont décortiquer en prenant le temps qu'il faudra pour faire leur choix ca peut durer des semaines ou des années, la bureaucratie indienne est légendaire...

le 28/10/2011 à 10:22
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Bonjour, Les offres techniques et opérationnelles ont déjà été remises depuis le premier round. Ce sont les offres commerciales qui vont être ouvertes le 4 novembre. En principe, les Indiens devraient décider rapidement... mais cela reste l'Inde.

à écrit le 27/10/2011 à 16:29
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La Suisse avait refusé l'avion français à l'époque où N. Sarkosy les avait traité d'état voyou, et quand E. Woerth avait utilisé un fichier de données volé à la Suisse (cela s'appelle du recel !) malgré la demande officielle de leur rendre ce disque....

le 28/10/2011 à 6:26
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D'abord on ne fait pas un avion pour le vendre, on le fait pour remplir les besoins opérationnels du pays qui le construit. Le but du rafale et de remplacer 7 avions différents, super etendard, jaguar, mirage F1, 2000 N,D,C,B. Il est fait pour tuer ...

à écrit le 27/10/2011 à 12:15
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Notre avionneur militaire qui joue depuis des années avec l'argent du contribuable et cela avec la bénédiction des pouvoirs publics doit vendre son avion mais connaissant nos politiques ils seront près à le vendre à perte juste pour leur égo. Je sou...

le 27/10/2011 à 13:40
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vous en savez des choses! de plus vous connaissez les compétences de m. Gallois????vous gagnez à être connu ou alors est ce par haine envers ces messieurs qui ont ramené déjà énormément de devises par les ventes d'avions militaires mais également civ...

le 27/10/2011 à 14:53
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N'oublions pas que c'est l'Armée qui a décidé de se retirer du programme européen afin de pouvoir disposer d'un avion correspond au besoins de l'Armée de l'Air et également à ceux de la Marine. Sinon nous aurions aujourd'hui des F18 sur le Charles d...

le 27/10/2011 à 16:01
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D'autant plus qu'EADS est le second actionnaire de Dassault Aviation avec 46 % du capital. Donc en Inde, EADS sera gagant quoi qu'il arrive : avec Dassault Aviation sur le Rafale ou avec BAE Systems et Finmeccanica sur le Typhoon.

le 27/10/2011 à 17:38
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@samarinda. la prochaine fois, évitez ce genre de post vous décrédibilisez si c'est encore possible la gauche.

le 27/10/2011 à 18:16
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@Samarinda & Anjou: Vous feriez bien de vous renseigner ! Ce que vous avancez n'a aucun sens. Sachez en outre que le programme Eurofighter est bien plus onéreux que le programme Rafale. Ce n'est pas un hasard si les Anglais puis les Allemands (annonc...

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