Air France : un premier plan de 2.000 suppressions d'emplois prévu en 2012

Par Fabrice Gliszczynski, mis à jour par Latribune.fr  |   |  539  mots
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Air France-KLM vise quelque 800 millions d'euros d'économies d'ici à trois ans. Ce jeudi, Air France a pour sa part démenti "formellement" les 2.000 suppressions d'emplois.

Deux mille suppressions de postes en 2012 à Air France. C'est, selon des sources concordantes, la réduction des effectifs, aujourd'hui prévue par la compagnie tricolore, en raison du gel des embauches. Cela en raison des départs naturels. Ces 2.000 postes s'ajouteront aux plus de 4.000 non-renouvellements de postes constatés au cours des quinze derniers mois. Soit au total, environ 10 % des effectifs de la compagnie. Le gel des embauches qui, cette fois, concerne toutes les catégories de personnels, est l'une des mesures d'économies qui sera présentée en conseil d'administration le 11 janvier, puis quelques jours après en comité central d'entreprise extraordinaire. Il s'accompagne du gel des salaires (« La Tribune » du 6 décembre), des promotions, des avancements (par exemple, il n'y aura pas de qualification chez les pilotes), mais aussi d'une très forte réduction des investissements, notamment informatiques. Ainsi que de moins nombreuses réceptions d'avions en 2013, celles prévues en 2012 ne pouvant être révisées contractuellement. Par ailleurs, les fréquences de vols les plus déficitaires seront arrêtées.

Plan sur trois ans

Pour ne pas toucher au réseau de la compagnie, l'un des ses meilleurs actifs, seules une ou deux lignes seront fermées. Ce plan à Air France va contribuer majoritairement aux quelque 800 millions d'euros (c'est l'ordre de grandeur selon nos sources) d'économies annuelles escomptés par le groupe Air France-KLM au bout de trois ans, et non au bout de la première année comme évoqué dans la presse. Pour atteindre cet objectif, un deuxième plan, encore plus lourd, sera présenté en mai-juin pour une mise en service l'été prochain. Il vise essentiellement à redresser de manière structurelle l'activité court et moyen-courrier d'Air France qui va perdre cette année près de 600 millions d'euros. Le moyen-courrier représente environ 90 % des pertes de la compagnie. Cette restructuration passe par la renégociation des accords collectifs, en particulier ceux signés avec les pilotes et les hôtesses et stewards. Le cargo qui a replongé dans le rouge, ne sera pas non plus épargné.

Seule inconnue : l'emploi. La direction n'entend pas, pour l'heure, procéder à des départs contraints. Pour autant, sans croissance, les gains de productivité risquent d'entraîner des sureffectifs. 

Mais Air France "dément formellement" les 2.000 suppressions de postes

L'AFP rapporte ce jeudi matin les réactions de la compagnie aérienne suite à la publication de nos informations la veille. "Air France dément formellement les rumeurs publiées ce matin dans La Tribune", a déclaré à l'agence de presse le porte-parole de la compagnie, ajoutant que "les mesures d'économie qui seront présentées mi-janvier aux instances de direction, au personnel et a leurs représentants sont en cours d'élaboration. Rien n'est arrêté à ce stade".

"Comme cela a déjà été très clairement annoncé, ce premier train de mesures ne touchera pas l'emploi. Les mesures structurelles visant au redressement de la compagnie ne seront annoncées qu'en juin prochain, avec l'ambition de ne toucher l'emploi qu'en extrême ressort", précise ce dernier. La compagnie rappelle par ailleurs que les départs naturels s'élèvent à environ 800 par an et non 2.000 comme relevé par notre quotidien.