La future gouvernance d'EADS en orbite

Par Michel Cabirol  |   |  334  mots
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Paris a, semble-t-il, cessé de demander des contreparties à l'arrivée de Tom Enders à la tête d'EADS.

Tout ça pour ça. La crise franco-allemande sur la future gouvernance d' EADS a, semble-t-il, été dénouée au plus haut niveau de l'État, selon des sources concordantes. Du coup, le conseil d'administration du groupe européen doit annoncer sans surprise, ce jeudi, le schéma de la future gouvernance prévu depuis l'accord entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel en 2007 : l'actuel patron d'Airbus, Tom Enders, va remplacer Louis Gallois à la tête 'EADS tandis que le numéro deux de l'avionneur, Fabrice Brégier, va prendre le manche à Toulouse. Enfin, le gérant du groupe Lagardère, Arnaud Lagardère, va s'installer dans le fauteuil de Bodo Uebber, l'actuel président du conseil d'administration de EADS.

Droit dans ses bottes

Après avoir longuement réfléchi, Paris a, semble-t-il, cessé de demander des contreparties à l'arrivée de Tom Enders à la tête d'EADS. Poussée par les intérêts personnels de certains, la France demandait la nomination d'un directeur financier français chez EADS à la place de Hans-Peter Ring. Tout comme l'État français faisait pression pour le départ du PDG allemand de chez Eurocopter, Lutz Bertling. Un Français aurait alors pris sa place. Mais Tom Enders est resté droit dans ses bottes. "Il fallait éviter de remettre le feu aux poudres dans un groupe où les tensions franco-allemandes peuvent se rallumer très vite", souligne un observateur proche du dossier.

Du coup, Lutz Bertling devrait être bien là l'année prochaine, comme il l'a promis mardi à la conférence de presse d'Eurocopter, pour commenter les résultats de son groupe. Et le numéro deux d"EADS, Marwan Lahoud, devrait être l'interlocuteur privilégié de Paris notamment en matière de défense au sein du groupe européen. Enfin, l'actuel directeur financier (CFO) d'Airbus, Harald Wilhelm, doit aussi occuper le poste de CFO d'EADS. Idem pour le directeur des ressources humaines d'Airbus, Thierry Baril, qui devrait s'occuper de celles de sa maison mère.