La nouvelle gouvernance d'EADS reste à quai en 2011

Un conseil d'administration est prévu en janvier pour valider le projet de la nouvelle gouvernance du groupe. L'Etat français l'a tardivement validé.
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Et la montagne n'accoucha même pas d'une souris... Le journal Le Monde s'interrogeait mardi sur la capacité d'EADS à être "une entreprise normale" et faisait du conseil d'administration prévu ce jeudi, et censé organiser la succession à la tête du groupe, "valeur de test". Au nom du principe d'alternance entre la France et l'Allemagne défini par le pacte entre Berlin et Paris en 2007, Arnaud Lagardère doit prendre la présidence du conseil d'administration du groupe en remplacement de l'Allemand Bodo Uebber. De son côté, Louis Gallois doit laisser son siège de président exécutif d'EADS à Tom Enders, actuel président d'Airbus. Lequel sera remplacé à la tête de la principale filiale du groupe par Fabrice Brégier, directeur général d'Airbus, qui cédera lui-même sa place à un Allemand. Ce dernier est déjà en poste chez Airbus, selon nos informations.

La réponse de EADS a été éloquente. Il ne s'est rien passé ou presque lors de ce conseil... qui a toutefois discuté de l'évolution de la gouvernance sans avoir validé le projet, selon des sources concordantes. La faute à qui ? A l'Etat français, qui a bloqué cette décision même s'il n'est pas au board d'EADS. Certainement vexé de ne pas avoir été consulté sur le futur projet complet de la gouvernance du groupe aéronautique européen. "L'actionnaire Lagardère n'a semble-t-il pas fait son boulot en ne les tenant pas régulièrement informé sur les avancées de ce projet", explique-t-on en interne. Du coup, les partisans d'un report d'une annonce sur la nouvelle gouvernance ont gagné. Ils n'ont gagné qu'une "manche", estime-t-on chez ceux qui étaient pressés de clarifier la future gouvernance, qui s'installera en juillet 2012 à la tête du groupe à la suite de l'assemblée générale de mai. Ils pourraient prendre leur revanche dès janvier, un conseil d'administration pourrait être convoqué dans un mois environ, selon plusieurs sources concordantes. En attendant, projets et contre-projets des uns et des autres vont continuer à fleurir.

Car, mine de rien, on se déchire en coulisse chez EADS, non pas pour remettre en cause le pacte défini par la Chancelière Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, mais pour des postes hors du périmètre de l'accord franco-allemand. De quoi parle-t-on au juste ? Du sempiternel équilibre général entre Français et Allemands que l'Etat français voulait faire égratigner. "Il y a déjà un équilibre, pourquoi le changer", rappelle une source proche du dossier. Paris s'était quelque peu laissé manipulé par la direction de EADS pour faire campagne pour la nomination d'un directeur financier français chez EADS à la place de l'actuel, Hans-Peter Ring. Tout comme, l'Etat français faisait pression pour le départ du PDG allemand de chez Eurocopter, Lutz Bertling, qui l'a d'ailleurs très mal pris. Un Français aurait pris sa place. Des noms ont même circulé pour tous ces postes.

Heureusement, la raison a prévalu. Car comme le rappelle un vieux routier du groupe, à chaque fois que les Français ont voulu négocier avec les Allemands, très durs sur les contreparties, ils ont perdu un poste, une activité ou les deux à la fois.

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Commentaires 2
à écrit le 14/12/2011 à 18:55
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Paris s?était quelque peu laissé manipulé par la direction ou Paris s?était quelque peu laissé manipuler par la direction ?

à écrit le 09/12/2011 à 10:48
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votre pub pour windows7 est particulièrement crispante

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