Drones : le coup de semonce du ministre de la Défense à Dassault

Par Michel Cabirol  |   |  476  mots
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Jean-Yves le Drian, qui a décidé d'une "remise à plat" du dossier sur les drones, doit "avant le 14 juillet" confirmer ou changer d'orientation la politique en la matière. Le précédent gouvernement avait confié l'an dernier le drone de reconnaissance à Dassault Aviation au grand dam d'EADS.

Pour sa première conférence de presse en France, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé une série d'actions qu'il compte mener très rapidement. Comme l'écrivait "latribune.fr", ce sera le cas sur le dossier des drones qui a fait couler beaucoup d'encre l'an dernier. Le prédécesseur de Jean-Yves Le Drian, Gérard Longuet, avait confié en juin à Dassault Aviation le programme de drone de reconnaissance français, soit une version francisée de la plate-forme israélienne Heron TP. Un choix qui devait permettre à l'avionneur "de commencer à structurer une filière industrielle en préparation du futur système de drone Male franco-britannique".

Tout ceci sera peut être rangé dans un placard. Jean-Yves Le Drian a décidé de "remettre à plat sans pression mais avec pragmatisme" ce dossier. "Je vais faire vite", a-t-il promis, une décision sera prise "avant le 14 juillet". Cette sortie apparait cohérente avec la volonté de François Hollande de réduire l'influence de Dassault - même s'il se gardait de nommer un groupe en particulier - sur l'industrie de défense française. Mais faut-il rappeler que cela fait près de dix ans que la France tâtonne dans la mise en oeuvre de sa stratégie industrielle dans le domaine des drones... alors que toutes les armées du monde sont aujourd'hui complètement "addict" à ces engins volants pilotés à distance sur les théâtres d'opération, notamment en Afghanistan et Libye.

La politique industrielle ? Un sujet du ministre de la défense

D'une façon plus générale, il a rappelé toute l'importance de l'industrie de défense, qui est "essentielle pour la France", notamment en termes d'emplois (165.000) et de souveraineté nationale. "Un pays qui n'a pas d'industrie de défense est amputé", a-t-il souligné. Et la politique industrielle du secteur est "un sujet du ministre de la Défense". "J'entends bien l'exercer. Je rentre dans ces dossiers sans a priori (...), avec le souci de conforter les industriels de la défense", a-t-il expliqué. Cette stratégie s'inscrira dans un axe européen et avec la contrainte budgétaire. "Cela demandera du temps et de la détermination", a-t-il estimé.

Les restructurations industrielles devraient néanmoins attendre la rédaction du quatrième Livre blanc (1972, 1995, 2007 et 2013) sur la défense. Jean-Yves Le Drian envisage un calendrier très court. Fin juin, les travaux seront lancés et les auteurs devront rendre leur copie avant la fin de l'année. Soit "une procédure accélérée", selon ses propos. "A la suite de quoi, nous préparerons la Loi de programmation militaire, qui devra aboutir à l'été 2013 et donc soumis au Parlement avant cette date. Nous aurons alors un document capacitaire et financier". Et ce sera aussi le moment des décisions structurelles...