Jean-Yves Le Drian (Défense) : "il me manque déjà 4 milliards d'euros"

Par Michel Cabirol  |   |  569  mots
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Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a averti qu'il manquait déjà 4 milliards d'euros dans son budget. la Cour de compte a quant à elle évalué entre 4,1 et 6,4 milliards d'euros les ressources budgétaires manquantes pour le budget de la Défense à fin 2013. Et entre 15 et 20 milliards à fin 2020.

Le tsunami sur le budget de la défense n'est pas si loin que ça....Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a reconnu devant les députés de la commission de de la défense nationale qu'il lui manquait déjà des crédits par rapport à la trajectoire de la loi de programation militaire (LPM), définie par l'ancienne majorité. "Il me manque déjà 4 milliards pour tenir le rythme, sans faire de polémique. De plus, cette année, la progression devait être de 1 %", a-t-il expliqué aux députés.

Pressés de répondre pour savoir si la défense serait une variable d'ajustement budgétaire, Jean-Yves Le Drian a réitéré que "comme pour tous les autres ministères, conformément aux lettres de cadrage adressées par le Premier ministre, les crédits de fonctionnement diminueront de 7 % en 2013". Et de préciser d'autre part qu'il appliquait l'actuelle loi de programmation militaire. La défense assumera donc sa part, "au même titre que les autres, ni plus ni moins. Elle ne sera pas une variable d?ajustement", a-t-il expliqué.

Difficulté pour tenir les 54.000 suppressions d'emplois

Le ministre a par ailleurs reconnu "la difficulté d?aller jusqu?au bout des 54.923 suppressions de postes, qui ont des conséquences sur le terrain. Mon souci prioritaire est de préserver le maintien en condition opérationnelle de nos forces, comme je l?ai déclaré aux chefs militaires. Le budget 2013 sera un budget de transition, à la charnière entre deux lois de programmation militaire". 

Il n'a pas voulu anticiper sur le format des forces de la prochaine LPM. "Il appartiendra à la commission du Livre blanc d?évaluer la situation dans sa totalité, en incluant donc les missions réservées à nos forces, celles que nous ferons en mutualisation et celles que nous ne ferons pas. La donne change. Je l?ai déjà dit ailleurs qu?ici : nous devons viser un ensemble de défense cohérent et il appartiendra à la commission du Livre blanc d?évaluer les choix à faire. Rien ne serait pire que le saupoudrage. Nos forces doivent être entraînées : à quoi sert-il d?avoir de nombreux soldats s?ils ne sont pas performants ? Je suis soucieux de la condition opérationnelle de nos forces, qu?il s?agisse des soldats ou des matériels".

La dissuasion préservée

La commission du Livre blanc, qui se mettra en place dans les jours qui viennent, "travaillera jusqu?à la fin de l?année pour définir risques, menaces, types de réponse, choix stratégiques de la France seule ou avec d?autres". A l'invitation de Jean-Yves Le Drian, "un représentant allemand et un représentant britannique" participeront "aux travaux, sauf quelques particularités comme dans le domaine nucléaire". D'ailleurs la dissuasion et ses composantes (air et marine) seront préservées.

D'une manière générale, il a promis que "l?Assemblée nationale et le Sénat seront associés à la commission du Livre blanc, qui sera mise en place dans les jours qui viennent". Car, selon lui, "nous avons besoin d?un débat élargi sur l?ensemble de la situation. De toute façon, on ne pourra pas tout faire. Le Livre blanc doit nous permettre de définir nos priorités, nos choix et la manière de les mettre en oeuvre".