Fusion EADS-BAE Systems : Lagardère juge le réexamen du projet «indispensable»

Par latribune.fr  |   |  430  mots
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Actionnaire à 7,5% d'EADS, Lagardère juge les conditions du rachat de BAE Systems "insuffisantes" et invite "la direction exécutive d'EADS à engager sans attendre l'indispensable réexamen du projet de rapprochement (...), en prenant mieux en compte l'ensemble des intérêts de l'actionnariat français de contrôle d'EADS".

Actionnaire à 7,5% d?EADS, Lagardère sort de sa réserve dans le dossier du rachat de BAE Systems par EADS. Alors que, selon le Spiegel de dimanche, la France (actionnaire à 15% d?EADS) et l?Allemagne (absente du capital) seraient d?accord pour détenir 9% chacun du nouvel ensemble, le groupe Lagardère, l?autre actionnaire de référence avec la France du géant européen de l?aéronautique et de défense, demande un réexamen du dossier. "Lagardère estime, à ce stade, insatisfaisantes les conditions de rapprochement entre EADS et BAE", souligne le groupe français dans un communiqué, en invitant "la direction exécutive d'EADS à engager sans attendre l'indispensable réexamen du projet de rapprochement (...), en prenant mieux en compte l'ensemble des intérêts de l'actionnariat français de contrôle d'EADS".

Pas de création de valeur

"Ce projet, en dépit du potentiel industriel et stratégique qui lui est prêté, n'a pas démontré à ce jour qu'il était créateur de valeur pour EADS", a fait valoir Lagardère, dont le président, Arnaud Lagardère, est président du conseil d'administration d?EADS. Lagardère n'a jamais caché son intention de sortir d'EADS, à terme. Il attend notamment que le programme soit sur les rails. Le premier appareil de ce long-courrier est prévu en 2014.

Fin du pacte d'actionnaires

Aujourd?hui, Lagardère et l'Etat français sont actionnaires à hauteur de 22,35% à travers la holding Sogeade. Daimler exerce 22,35% des droits de vote pour l'Allemagne et le groupe a confirmé après l'annonce de la fusion qu'il entendait toujours céder 7,5% du capital à un consortium, comprenant la banque publique allemande KfW.
Le projet de EADS et de BAE est de mettre fin au pacte d?actionnaires qui confère un droit de véto à la France, Daimler et Lagardère. Il prévoit de conférer aux trois Etats, la France, l?Allemagne et la Grande-Bretagne, une action spéciale qui leur permettrait de s?opposer à toute OPA jugée non satisfaisante. Chaque actionnaire, quel qu?il soit, ne pourrait posséder plus de 15%.

Le 10 octobre n'est pas une date couperet

Selon la législation britannique sur les fusions et acquisitions, EADS et BAE Systems ont jusqu'au 10 octobre pour présenter un projet détaillé de rapprochement. Cette date n'est pas une date couperet. Les deux parties peuvent en effet demander une prolongation. Dans le passé, la plus grande extension autorisée a été de 58 jours, sachant qu'il y a eu un précédent de quatre extension successive de 28 jours chacune.