Les Boeing 787 vont revoler sans que l'on sache pourquoi les batteries ont surchauffé

Par F.G. (avec agences)  |   |  359  mots
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Alors que le B787 a reçu le feu vert pour reprendre les airs, un responsable de Boeing estime qu'il est possible que la cause de la surchauffe des batteries lithium observés en janvier sur deux avions ne soit jamais trouvée.

« Il est possible que nous ne trouvions jamais les causes» des problèmes de surchauffe des batteries, observés sur deux Boeing 787 en janvier, qui avaient poussé les autorités américaines à clouer au sol les 50 appareils jusqu'ici en service. C'est ce qu'a rappelé Larry Loftis, le vice-président et directeur général du programme B787 ce lundi à des journalistes réunis à Londres, alors que l'appareil a reçu l'autorisation de revoler. Boeing a obtenu vendredi un feu vert la direction de l'aviation civile américaine (FAA) sur les modifications proposées sur la batterie lithium-ion du B787. « Les changements sont destinés à faire face aux risques (de surchauffe ou d'incendie) au niveau d'une cellule de la batterie, de la batterie et de l'avion », a précisé la FAA. L'avionneur a décidé de modifier la conception de la batterie, fabriquée par le japonais GS Yuasa et assemblée par le français Thales, pour éviter la contagion d'une éventuelle surchauffe ou d'un court-circuit d'un élément à l'autre, ainsi que les paramètres du chargeur.

Eviter un départ de feu

Boeing a également amélioré le confinement de l'ensemble pour garantir l'absence de départ de feu. L'autorisation de reprise de vol du 787 aux Etats-Unis est désormais acquise avec seulement des formalités restantes: Boeing doit soumettre un "bulletin de service" qui détaille techniquement les changements à apporter à chaque 787. Dès ce lundi, Boeing a démarré l'installation des nouvelles batteries lithium-ion sur cinq B787 d'All Nippon Airways (ANA), la compagnie qui possède le plus grand nombre d'exemplaires (17 sur les 49 qui ont été livrés). Avant de reprendre des vols commerciaux, la compagnie nippone prévoit de réaliser entre 100 et 200 vols tests selon Reuters. Le Conseil national de la sécurité des transports japonais doit tenir une réunion de deux jours à partir de jeudi, au cours de laquelle témoigneront des fonctionnaires de l'autorité fédérale de l'aviation des Etats-Unis (FAA), des représentants de l'avionneur américain Boeing et des responsables de GS Yuasa, le fabricant japonais des batteries incriminées, selon des sources ministérielles citées par Kyodo.