Airbus livrera le premier A400M à la France avant le salon du Bourget

Par Michel Cabirol  |   |  514  mots
Airbus Military livrera le premier A400M à la France avant le salon du Bourget Copyright Reuters
Airbus Military va livrer à la France le premier A400M avant le salon aéronautique du Bourget, qui débute le 17 juin. L'armée de l'air devrait réceptionner cet appareil avant le 14 juillet.

Certaines tensions dans les armées retombent... peu à peu après la publication du livre blanc de la défense et surtout l'arbitrage du président de la République sur les moyens alloués au ministère de la Défense. La Direction générale de l'armement (DGA), qui était à la recherche de toutes les économies possibles et inimaginables, avait demandé au cabinet du ministre de retarder les livraisons des avions de transport A400M, pourtant attendus avec beaucoup d'impatience par l'armée de l'air. Un sujet très, très brûlant entre la DGA et l'état-major de l'armée de l'air (EMAA). Ca a chauffé dur juqu'à la fin avril entre la DGA et l'EMAA, qui souhaitait disposer de son premier appareil avant le salon aéronautique du Bourget.

Ce qui sera finalement le cas. L'A400M de l'armée de l'air sera bien au rendez-vous du salon du Bourget... avec une immatriculation défense. Il sera réceptionné par le Centre d'essai en vol (CEV) de la DGA, qui a pour mission de qualifier les aéronefs destinés à l'armée française, puis le premier A400M sera livré à l'armée de l'air avant le 14 juillet, selon nos informations.

Passe d'armes entre la DGA et l'EMAA

A la recherche d'économies de crédits de paiement immédiates, la DGA voulait effectivement retarder les livraisons des A400M, dont les premiers sont pourtant déjà payés à hauteur de 60 % par la France. Et d'avancer avec une certaine mauvaise foi que l'appareil n'était pas au standard complet prévu. Ce qui est vrai mais en règle générale, la DGA sait aussi accepter des matériels militaires où il manque encore certaines fonctions. Cela a été le cas pour le Rafale notamment. De son côté, l'armée de l'air les voulaient le plus tôt possible - en juin - car elle a adapté la montée en puissance (notamment la formation de ses équipages) en fonction de cette date.

Inquiétudes sur les livraisons d'A400M chez EADS

Au sein du groupe EADS, il y avait également des inquiètudes sur les livraisons de l'A400M en 2013. Lors d'une audition au Sénat en mars, Tom Enders ne voulait pas entendre parler d'un étalement des livraisons en 2013 et 2014 de ce programme, qui a déjà supporté de nombreux retards. "On ne peut pas modifier le calendrier de cette année et de l'année prochaine et remettre en cause la livraison d'appareils qui sont en passe de sortir des chaînes de production. Un tel étalement serait générateur de pertes supplémentaires : si chaque nation demande à nouveau à négocier, vous mettrez EADS et ses sous-traitants en grande difficulté", avait-il expliqué aux parlementaires. Et de rappeler que le programme A400M "est déjà déficitaire" pour EADS. "Nous avons perdu beaucoup d'argent". Tom Enders avait estimé que "pour le futur on peut nous demander la flexibilité et nous ferons ce que nous pouvons. Mais il nous faut aussi de la stabilité".