Y-aura-t-il un marché de l'occasion pour l'A380 ? ILFC reste sceptique

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  416  mots
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Alors que l'A380 vient de rafler sa première société de leasing comme client, Henri Courpron, le directeur général de la puissante société de leasing américaine, ILFC, (qui avait annulé uen commande d'A380 il y a plusieurs années) a expliqué, en marge de l'annonce d'une commande d'Embraer, que le marché de l'occasion de l'A380 est très compliqué.

La Tribune. Le loueur britannique Doric vient de signer un protocole d'accord avec Airbus pour l'achat de 20 A380 et devient la seule compagnie de leasing à s'engager sur l'A380 depuis l'annulation de votre commande il y a plusieurs année. Qu'en pensez- ?

Henri Courpron.  Il n'y a pas de problème pour louer un A380 en premier lease. En revanche, après lorsque l'on récupère l'avion après cette première location, je ne suis pas sûr de savoir ce que l'on pourrait en faire. Certes, l'avion étant récent, il n'y a pas aujourd'hui de marché de l'occasion pour l'A380. Mais je pense qu'il faudra un bon moment, à mon sens, pour qu'il s'en mette un en place. Je ne suis pas sûr d'ailleurs que les grands clients voudront louer des A380 d'occasion. Par ailleurs, il faut tenir compte des coûts de reconfiguration des avions.

On parle beaucoup des avions long-courriers, quelle est votre stratégie.

Nous sommes le plus gros client du B787, nous avons des A350. Pour le B787-10 pour quoi pas. Nous ne sommes pas pressés. L'A350-1000, pourquoi pas également. Nous n'allons pas nous affoler L'A350 vient juste de faire son premier vol. Concernant, le B777 X, nous allons attendre de voir comment les clients réagissent. Passer une commande aujourd'hui n'a pas beaucoup de sens pour un avion qui doit être mis en service en 2020. Sur le long-courrier, nous sommes couverts jusqu'à la fin de la décennie. Les long-courriers ne sont pas notre priorité. C'est plutôt les avions « narrow body ». C'est pour cela que nous avons commandé lundi 50 A320 Neo supplémentaires, et 100 exemplaires de la nouvelle famille d'avions d'Embraer. Quand on a une opportunité comme cela avec Embraer, on la saisit. Cette entreprise a un feedback excellent, propose un avion avec une technologie poussée, avec un moteur que l'on connaît bien, et dispose d'une base de clients importante. Avec cette nouvelle famille d'avions, nous faisons en fait le même pari que le NEO d'Airbus dont nous avions été parmi les premiers à nous engager.

Pourquoi ne pas s'engager sur le 'C-Series de Bombardier ?
Le manque de clients après plusieurs années de marketing entraine une grosse incertitude. Embraer lance sa nouvelle famille avec une grosse commande de Skywest, un des leaders du transport régional. Le marché parle avec son chéquier. On ne veut pas prendre de risques. Le marché du C-Series n'est pas assez mûr aujourd'hui.