Airbus : énorme commande d'A320 d'IAG pour armer sa low-cost Vueling

Par F.G.  |   |  674  mots
IAG, la maison-mère de British Airways et d'Iberia a commandé 220 appareils de la famille A320 dont 158 options, destinés prioritairement à sa filiale espagnole à bas coûts Vueling rachetée en avril. Celle-ci devient la machine de guerre du groupe face à Ryanair et Easyjet. Les syndicats d'Iberia sont furieux. Ils menacent de se mobiliser en septembre.

La compagnie à bas coûts espagnole Vueling sera bel et bien la machine de guerre du groupe IAG (International Airlines Group), la maison-mère de British Airways et d'Iberia, sur le réseau court et moyen-courrier. A peine l'acquisition de Vueling achevée au printemps dernier que le groupe lui donne les moyens d'aller relever le gant face à Ryanair ou Easyjet. Ce jeudi, IAG a annoncé une commande de 220 Airbus A320 principalement pour Vueling dont 62 fermes et 158 options. Au prix catalogue, le montant de cette commande (qui n'a pas été communiqué) tourne autour d'une vingtaine de milliards de dollars. Mais IAG a assuré avoir obtenu une "réduction très substantielle".

Des A320 Neo et CEO

Dans le détail, la low-cost espagnole recevra entre 2015 et 2020 32 A320 remotorisés Neo et 30 A320 Ceo (équipés de sharklets, ces ailettes verticales au bout des ailes qui permettent de réduire la consommation de carburant) et a pris 58 options. IAG a en outre pris une option sur 100 A320 Neo qui pourront être affectés, selon les besoins, à British Airways, Iberia ou Vueling.

Renouvellement de flotte

"Vueling a réussi à augmenter sa rentabilité en ciblant les marchés en pleine croissance et les régions où une faible concurrence réduit ses capacités. Ces nouveaux appareils vont permettre de poursuivre son développement et de remplacer une partie de sa flotte plus ancienne par des avions modernes et plus économes qui vont permettre de réduire encore les coûts", a souligné Willie Walsh, directeur général d'IAG. Le groupe aérien avait déjà annoncé en avril une commande ferme pour 18 appareils long-courriers Airbus A350-1000 et 18 Boeing 787, ainsi que des options pour 18 Airbus supplémentaires pour British Airways.

Vueling dope le trafic du groupe

Au printemps, IAG a finalisé le rachat de Vueling, détenue jusque là par Iberia à 45,85%. Une OPA avait été lancée en novembre pour prendre le contrôle à 100% de la compagnie. A l'issue de son OPA fin avril, IAG a raflé plus de 90% du capital. La semaine dernière, Vueling a été retirée la Bourse de Madrid. Malgré les difficultés du marché espagnol et européen, Vueling augmente son trafic et dope celui de l'ensemble du groupe. En juillet, le trafic passager kilomètre transporté (PKT) de IAG a progressé de 6,6% sur un an, avec une stagnation chez British Airways et une chute de 19,3% chez Iberia.

Les syndicats d'Iberia furieux

Les syndicats d'Iberia ont réagi à l'annonce de la commande passée par IAG pour Vueling. "Ils sont en train d'appliquer le plan de démantèlement d'Iberia pas à pas", a déclaré à l'AFP le porte-parole du secteur aérien du syndicat UGT, Manuel Atienza. Il s'agit de "développper Vueling et d'isoler Iberia comme une succursale de seconde zone, de taille réduite pour la zone de l'Atlantique Sud et pas beaucoup plus", poursuit-il. "C'est une escroquerie vis-à-vis d'Iberia et de l'Espagne", a-t-il ajouté, n'excluant pas de nouvelles actions sociales à la rentrée.

"Une escroquerie"

Selon lui, le discours d'IAG vis-à-vis d'Iberia est une "plaisanterie. C'est du cynisme pur parce qu'ils disent que tant qu'Iberia ne sera pas rentable, aucun nouvel avion ne sera acheté". Or, "pour être rentable, nous avons besoin d'investir dans une nouvelle flotte moins couteuse en combustible et en entretien" tout en réduisant les coûts. Et "la seule chose qu'ils font chez Iberia c'est serrer et encore serrer" la ceinture, dénonce ce responsable syndical.

Restructuration d'Iberia

IAG qui a creusé sa perte nette au premier semestre sous le poids du coût de la restructuration d'Iberia (elle est passée de 217 millions à 515 millions d'euros) mais est revenu dans le vert au deuxième trimestre (bénéfice après impôts de 127 millions d'euros contre une perte de 78 millions un an plus tôt). La restructuration d'Iberia prévoit 3.100 suppressions d'emplois. Le groupe entendait initialement supprimer 3.800 postes mais ce nombre a été réduit après un accord avec un médiateur nommé par le gouvernement espagnol.