Airbus n'est toujours pas chaud pour un nouvel ATR

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  353  mots
Un ATR de la compagnie indonésienne Garuda
Alors que la direction d'ATR veut lancer un nouvel turbopropulseurs de 90 sièges, le PDG d'Airbus estime que la priorité est plutôt d'augmenter les cadences de production.

Cela fait près de trois ans qu'ATR ronge son frein et cela risque de durer. Détenu à 50-50 par Airbus Group et l'italien Finmeccanica, le constructeur d'avions turbopropulseurs (à hélices),  veut lancer le développement d'un nouvel avion de 90 sièges mais se heurte toujours au refus d'Airbus.

«ATR rencontre un grand succès et continue d'innover, mais je ne crois pas qu'il faille à court et moyen terme tout casser en lançant un nouvel avion. Je ne comprends pas l'empressement de certains. Quand on est leader sur un marché, la montée en cadence constitue la priorité», a déclaré lundi Fabrice Brégier, le PDG d'Airbus, en marge de la présentation des résultats commerciaux historiques de l'avionneur.

1,5 à 2 milliards de dollars

Pour la direction d'ATR au contraire, le marché pour un tel avion est juteux. Il s'élève, selon elle, à 1.100 appareils au cours des 20 prochaines années. De quoi justifier entre 1,5 et 2 milliards de dollars de coûts de développement nécessaires à ce programme. L'idée est d'investir dès aujourd'hui avant l'arrivée de nouveaux concurrents chinois, voire coréens. En septembre son PDG Filippo Bagnato indiquait que le motoriste Pratt et Whitney testait un moteur de nouvelle génération qui pourrait être disponible dans deux à trois ans. Pour lui,  un nouvel avion aurait aussi une économie de 10 à 15 % par siège par rapport au dernier ATR-72.

Pas la priorité

L'été dernier, le PDG d'Airbus ne cachait pas son scepticisme sur le potentiel de ce marché. En outre, jusqu'ici, EADS (aujourd'hui Airbus Group) estimait que Airbus n'avait pas les moyens humains (ingénieurs et techniciens de son bureau d'études de Toulouse) à consacrer à ce projet, qui n'est pas prioritaire. La résolution des problèmes de microfissures sur les ailes des A380 et les premières livraisons de l'A400M ont soulagé les bureaux d'études. Pour autant, en 2014, Airbus est focalisé sur la campagne d'essais en vol de l'A350 et la préparation de sa montée en cadence, un enjeu crucial. La certification de l'A320 Neo est également un autre défi.

 

 

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