Centre spatial de Kourou : et si on faisait payer l'Union européenne ?

Par latribune.fr  |   |  366  mots
La Cour des Comptes suggère à François Hollande de faire participer l'Union européenne aux frais du site de Kourou, en Guyane. (Reuters/Alain Jocard)
Et si l'Union européenne contribuait aux frais de fonctionnement du centre spatial de Kourou ? C'est ce que propose la Cour des Comptes dans son rapport annuel en réaction à l'utilisation de la base par des entreprises européennes.

Comment faire des économies sur le fonctionnement de l'Etat ? François Hollande a annoncé il y a un mois qu'il faudrait économiser 50 milliards d'euros sur trois ans pour compenser une baisse des charges pesant sur les entreprises. La lecture du rapport annuel de la Cour des comptes publié mardi pourrait lui donner quelques idées.

Parmi celles-ci, l'institution de la rue Cambon recommande de faire contribuer l'Union européenne aux frais de fonctionnement du centre spatial de Kourou, en Guyane française. La Cour rappelle qu'en vertu des accords de Kourou signés en 1980, les partenaires de la France au sein de l'Agence spatiale européenne (ESA) "prennent en charge environ le cinquième des coûts fixes effectifs du port spatial européen"

Mais depuis, relève-t-elle, deux nouveaux lanceurs, Soyouz et Vega, ont été mis en place à Kourou, et "la répartition des retours économiques liés aux activités spatiales a évolué, au bénéfice de nos principaux partenaires et, corrélativement, au détriment relatif de la France".

L'Union européen, acteur spatial en Europe

De plus, l'Union européenne est devenue un acteur du spatial en Europe, aux côtés de l'ESA. Le lanceur moyen Soyouz est utilisé pour lancer les satellites des programmes européens de géolocalisation, Galileo, et de surveillance, Copernicus. Or l'implantation du seul lanceur russe Soyouz à Kourou a été prise en charge à 80% par la France, qui y a consacré près de 500 millions d'euros, d'après la Cour des Comptes. La petite fusée Vega a déjà lancé un satellite scientifique pour l'ESA.

Le rapport recommande donc au gouvernement "dans la mesure où l'Union européenne est devenue un utilisateur institutionnel important de Soyouz et de Vega, (de) s'attacher à obtenir de l'Union une participation accrue au financement des infrastructures correspondantes".

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