Vol 0031 : mon vol à bord de l’Airbus A350 !

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  519  mots
Alors que la certification de l'A350 est cours de finalisation, quelques 200 journalistes qui assistaient à un séminaire sur les innovations d'Airbus ont été invités à embarquer à bord du nouveau biréacteur du constructeur pour un vol d'une heure.

Jeudi 12 juin, 9 heures au centre de livraison d'Airbus. Pour la deuxième journée des Innovations days d'Airbus, un rendez-vous organisé chaque année à Toulouse en juin, les quelque 200 journalistes venus des quatre coins de la planète pour l'occasion apprennent qu'ils vont voler à bord de l'A350, lequel est en cours de certification.

Le MSN 005 va bientôt voler

Le temps d'enregistrer, de passer le poste d'inspection filtrage, les passagers de ce vol exceptionnel embarquent un à un dans le nouveau biréacteur d'Airbus. Il s'agit du MS 002, l'un des quatre exemplaires de la campagne d'essais en vol. Un cinquième est prévu prochainement. Il volera comme s'il était exploité par une compagnie aérienne. Il devrait être certifié au troisième trimestre selon le constructeur. 

MSN 004, premier avion équipé d'une cabine passagers

Mis en vol fin février, le MSN004 est le premier avion à être équipé d'une cabine passagers entièrement aménagée. Il a effectué 199 heures de vol depuis.

La cabine est spacieuse. A l'arrière de l'avion, en classe économique, se situe un poste d'analyses des données. Nous nous plaçons juste derrière. Derrière nous, des instruments de mesures de la concentration de hallon (la matière utilisée) émise pour les essais d'extinction de feu sont installées sur le sol.

Mais pour le vol 0031, il n'y aura aucun essai. Les ingénieurs vont juste « surveiller le comportement normal de l'avion et la pressurisation », précise Sandra Bour Schaeffer , ingénieur navigant d'essais. « On va aller au dessus des Pyrénées », confie Fernando Alonso, Senior Vice-President Fligh & Integration Tests. Pour une petite d'heure de vol. L'avion embarque 30 tonnes de carburant. Sa masse totale s'élève à 190 tonnes, précise le pilote.

Décollage en moins de 30 secondes

10h25 : comptage des passagers.

10h30 : les portes sont fermées. « La cabine est bonne », dit Patrick du Ché directeur du développement des essais en vol à Sandra Bour Shaeffer.

10h48 : l'A350 roule sur le taxiway de l'aéroport de Toulouse. Il croise un A320 de la compagnie lybienne d'Afryqia, un Beluga, un A330 de Hawaïan, un A400M....

10h55  et 17 secondes : l'avion s'élance sur la piste pour décoller moins de 30 secondes plus tard à 10h55 et 43 secondes. Applaudissements dans la cabine. Pendant la montée, alors que les moteurs Rolls Royce Trent XWB sont à pleine puissance, l'avion reste très silencieux. Pour un biréacteur c'est une performance. Certes, l'A380 l'est davantage (mais il a quatre moteurs,  chacun moins puissants) mais le B777 est beaucoup plus bruyant. Quant au B787, difficile à chaud de comparer. Notre dernier vol sur le dernier biréacteur de Boeing remonte à plus de deux ans.

Le vol est agréable. L'avion vole à 300 nœuds, moins vite qu'un avion commercial et à une altitude plus basse (31000 pieds, contre 39.000 en temps normal). « Sur les Pyrénées, nous allons voler bas, ce qui nous fera consommer davantage », confie Patrick, du Ché.

11h17 : l'avion commence à survoler les montagnes.

11h48 et 58 secondes : l'avion atterrit. Applaudissements. Plus de 5 tonnes de carburant ont été consommées selon Peter Chandler, l'un des deux pilotes.