Le Qatar achète pour 11 milliards de dollars d'armements aux Etats-Unis

Par latribune.fr  |   |  527  mots
Les Etats-Unis et le Qatar ont conclu lundi un accord portant sur la livraison à l'émirat d'hélicoptères de combat Apache ainsi que de missiles Patriot et de systèmes de défense anti-aérien Javelin.
L'émirat a signé lundi avec le Pentagone un contrat pour l'achat de missiles Patriot américains (Raytheon) et d'hélicoptères d'attaque Apache. Une commande record passée avec les Etats-Unis, moins d'un mois après les échanges entre François Hollande et le cheikh qatari sur une éventuel vente d'avions Rafales.

La concurrence s'intensifie. Les États-Unis et le Qatar ont conclu lundi un accord d'un montant évalué à 11 milliards de dollars soit 8 milliards d'euros portant sur la livraison à l'émirat d'hélicoptères de combat Apache ainsi que de missiles Patriot et de systèmes de défense anti-aérien Javelin.

Le plus gros contrat de l'année avec les Etats-Unis

Le ministre de la Défense du Qatar, Hamid ben Ali Al-Attiyah, a signé ce contrat à l'issue d'entretiens avec son homologue américain Chuck Hagel à Washington, ont précisé ces responsables qui s'exprimaient sous le couvert de l'anonymat.

Dans le détail, l'émirat acquiert une dizaine de radars et 34 lanceurs de missiles Patriot, fabriqués par le groupe de défense américain Raytheon, et destinés à la défense anti-missile. En outre, Doha achète 24 hélicoptères d'attaque Apache et des missiles anti-char Javelin, selon les mêmes sources.

Il s'agit du plus gros contrat d'armement passé cette année par les États-Unis.

Un point pour Boeing

L'avionneur américain Boeing est de son côté en compétition avec le britannique BAE Systems et le français Dassault pour fournir au Qatar des avions de chasse.

Dans ce contexte, la vente de lundi est "un bon signe" pour Boeing, s'est réjoui un haut responsable du Pentagone.

Les États-Unis, a-t-il poursuivi, veulent continuer à être "le fournisseur de choix" du Qatar et d'autres États du Golfe en termes d'armement.

C'est la première fois que le Qatar se dote de missiles Patriot, tandis que d'autres pays du Golfe comme le Koweït, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis en ont déjà acheté par le passé.

Contrer la menace iranienne

Par l'achat de ces armes, le Qatar entend ainsi s'équiper pour contenir la menace qu'il voit dans l'Iran voisin. Les responsables américains pressent depuis longtemps leurs partenaires du Golfe de mettre en place un réseau coordonné de défense anti-missile pour faire face à la menace de l'Iran, mais une telle coopération a mis du temps à s'installer.

La vente de ces armes devrait améliorer les relations diplomatiques et de sécurité des États-Unis avec le Qatar, a estimé l'un des responsables, malgré des différends qui persistent sur le dossier syrien et notamment l'aide de Doha à certains groupes rebelles jugés trop radicaux par Washington.

"C'est un investissement dans la prochaine génération (de dirigeants militaires)... C'est un investissement sur le long terme", a souligné l'un des responsables.

D'autant que le Qatar abrite le Centre des opérations aériennes combinées (CAOC), capital pour l'armée américaine car les hauts responsables militaires y supervisent leurs avions de combat en Afghanistan et surveillent le trafic aérien à travers le Moyen-Orient.

54.000 emplois créés

La vente de ces armes sera également bénéfique à l'économie américaine, selon ces responsables, qui citent le chiffre de 54.000 emplois créés dans le cadre du contrat signé avec le Qatar.

Les missiles Patriot valent plus de 7 milliards de dollars, les hélicoptères Apache plus de 3 milliards et les missiles anti-char Javelin près de 100 millions, selon les mêmes sources.