Thales, Proglio nommé président et Caine directeur général

Par latribune.fr  |   |  524  mots
Après le départ en novembre de son PDG, Jean-Bernard Lévy, pour prendre la tête d'EDF, l'Etat et Dassault, les principaux actionnaires du groupe se sont accordés sur une nouvelle gouvernance selon l'AFP. L'annonce de ces nominations serait prévue lundi.

Thales a trouvé son patron. Plus de deux mois après l'annonce du départ de son PDG, Jean-Bernard Lévy, pour remplacer à la tête d'EDF Henri Proglio, dont le mandat n'avait pas été renouvelé, l'Etat et Dassault, les principaux actionnaires du groupe d'électronique défense avec respectivement 26% et 25% du capital, sont tombés d'accord sur une nouvelle gouvernance. Selon l'AFP, Patrice Caine, l'actuel numéro deux de Thales, sera nommé lundi directeur général du groupe, tandis qu'Henri Proglio deviendra président du conseil d'administration, un rôle non exécutif.

"Henri Proglio va être nommé lundi président non exécutif de Thales. Patrice Caine sera nommé directeur général", a indiqué une source à l'AFP.

Un quadra aux manettes opérationnelles

A 44 ans, Patrice Caine est un fin connaisseur de la maison thalésienne au sein de laquelle il a pris racine depuis 12 ans et acquis une vision stratégique du groupe en accumulant les positions clés. La nomination de cet X-Mines devrait également avoir la vertu de rassurer en interne, alors que le groupe est en plein déploiement de sa stratégie de développement et d'internationalisation.

Les syndicats mais également l'Apat, l'association des salariés actionnaires de Thales, avaient en effet réclamé que le nouveau patron soit issu du groupe, afin d'assurer la continuité et de garantir sa stabilité. Tous gardent en mémoire le difficile épisode de la présidence de Luc Vigneron, caractérisée par un climat social détestable que Jean-Bernard Lévy s'était attaché à apaiser depuis deux ans... en s'appuyant précisément sur Patrice Caine.

Numéro deux déjà de Thales

Jean-Bernard Lévy en avait fait son bras droit, avec le titre de directeur général en charge des opérations et de la performance. Patrice Caine disposait ainsi du plus gros portefeuille d'activité après celui du PDG, les opérations mais aussi et surtout le programme "Ambition Boost" destiné à rehausser la rentabilité de Thales. Sa tâche à présent sera donc de poursuivre et d'amplifier cette stratégie et qu'il déclinait sous les maître mots-mots "compétitivité et croissance". Pour cela, il dispose d'atouts: sa connaissance de la maison et ses qualités de manager, mais aussi sa proximité et sa capacité d'écoute.

"Brillant, fin, accessible" sont les qualificatifs qui reviennent souvent à son égard. Il passe également bien avec les syndicats, avec lesquels il s'est évertué à tourner définitivement la page Vigneron. Celui qui avait été repéré et embauché par l'ancien PDG Denis Ranque et qui a fait son entrée au comité exécutif dès l'arrivée de M. Lévy, va toutefois devoir naviguer au plus près dans la relation complexe qui lie Thales à ses deux grands actionnaires.

L'Etat et l'avionneur Dassault, n'avaient pu s'entendre sur le nom du futur dirigeant appelé à remplacer Jean-Bernard Lévy, dont la succession n'avait pas été réglée au moment de son départ fin novembre. Philippe Logak, secrétaire général, avait été nommé à la tête de Thales de manière intérimaire.