Airbus étudie la création d'une usine d'assemblage supplémentaire (Brégier)

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  511  mots
Dans l'hypothèse (probable) d'une augmentation des cadences de production de la famille A320 au-delà de 50 avions par mois, le PDG d'Airbus a indiqué qu'une nouvelle usine d'assemblage final serait créée, probablement à Hambourg.

Face au défi de la montée en cadences de la production d'A320 qui se profile, Airbus étudie la mise en place d'une chaîne d'assemblage final supplémentaire, a déclaré vendredi le PDG d'Airbus Fabrice Brégier au Paris Air Forum, organisé par La Tribune.

Dans l'hypothèse où Airbus décidait de porter ses cadences de production au-delà de 50 appareils par mois de la famille A320, Airbus aura une chaine d'assemblage final (FAL, pour final assembly line) supplémentaire a indiqué Fabrice Brégier. Le scénario le plus probable est de l'installer en complément d'un site en Europe, a-t-il ajouté, probablement à Hambourg. «Nous prendrons une décision cette année », a précisé Fabrice Brégier.

Or, alors qu'une cadence de production de 50 A320 est d'ores et déjà prévue au 1er trimestre 2017, contre 42 aujourd'hui, Airbus envisage en effet d'augmenter la production de ses monocouloirs à plus de 60 appareils par mois au plus tôt en 2018.

63 avions par mois?

Il y a de la demande", expliquait il y a une quinzaine de jours le directeur commercial d'Airbus, John Leahy, en évoquant une production de "plus de 60" avions par mois. Selon lui, le chiffre de 63 appareils "se justifie". Un tel volume en 2018 est « raisonnable » selon Tom Williams, le directeur des opérations.

Des telles cadences sur l'A320 porteraient le niveau de production global d'Airbus à près de 1.000 avions par an d'ici à la fin de la décennie.

Supply chain

De tels niveaux de production pose la question de la capacité de la chaîne des fournisseurs à tenir le rythme. « La supply chain est plus solide qu'elle ne l'était il y a quelques années », a expliqué Fabrice Brégier au Paris Air Forum. « Airbus s'est amélioré dans la relation avec ses fournisseurs au niveau de l'analyse des faiblesses du partenaire sur le plan financier et technologique, du contrôle de la propre supply chain du partenaire (...). La chaîne des fournisseurs doit continuer de se consolider. Elle a connu des années difficiles en 2010 en 2011, le marché a redémarré fortement et les PME n'étaient pas préparées. Il y avait des problèmes de financement. C'est largement derrière nous ».

"Il y a certains doutes sur la capacité de l'ensemble des fournisseurs aéronautiques à livrer à temps", souligne Stéphane Albernhe, directeur général d'Archery Strategy Consulting.

"Le vrai sujet, c'est la capacité qu'aura la chaîne des fournisseurs aéronautiques à monter en cadence dans des conditions de sérénité et de robustesse. Et c'est cela qui fera que la montée en cadence se fera avec ou sans heurts chez les petits fournisseurs."

Avec la transition vers l'A320neo et le 737MAX, versions remotorisées des monocouloirs respectifs d'Airbus et Boeing, les craintes se situent plus au niveau de la chaîne de fournisseurs des motoristes qu'au niveau de celle des avionneurs, souligne de son côté Alain Guillot, d'AlixPartners.

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