Airbus : une nouvelle version de l'A380 à l'horizon 2020-2025 ?

Par latribune.fr  |   |  533  mots
Dans des déclarations à l'hebdomadaire britannique Sunday Times, le PDG d'Airbus Fabrice Brégier laissait entendre que le groupe avait acté le lancement d'un A380neo, réclamé avec insistance par la puissante compagnie aérienne Emirates, principal client de cet appareil, car il serait équipé de nouveaux moteurs plus économes en carburant.
Dans une interview accordée au Sunday Times dimanche 19 juillet, Fabrice Brégier, le PDG d’Airbus, assure qu’une nouvelle version de l’A380 est prévue à l’horizon 2020-2025. La direction d’Airbus a affirmé de son côté qu'"aucune décision officielle" n'a été prise sur le lancement d'une nouveau superjumbo.

Cette annonce met-elle vraiment un terme aux rumeurs ? En décembre dernier, Fabrice Brégier, le PDG d'Airbus, avait déjà assuré devant des investisseurs financiers à Londres, qu'un lifting du superjumbo de la compagnie n'était pas à exclure "un jour". Cette fois, c'est dans un entretien accordé à l'hebdomadaire britannique Sunday Times qu'il laisse entendre qu'une nouvelle version de l'A380 était à l'étude.

3 milliards de dollars pour une nouvelle version ?

Et si le terme de A380 Neo n'a pas encore été lâché officiellement, le patron de l'avionneur a d'ores et déjà avancé un coût de 3 milliards de dollars pour cette nouvelle version du très gros porteur. Un montant qui pourrait correspondre à une remotorisation et à un allongement du fuselage de l'appareil. Mais pour l'heure, il ne s'agit que de supputations, puisque le PDG de Airbus n'a apporté aucune information sur les nouveautés d'un A380 Neo et sur une éventuelle date précise de sortie.

Lundi 20 juillet, un porte-parole du constructeur aéronautique européen a tenu à nuancer les propos de Fabrice Brégier, assurant qu'"aucune décision officielle n'a été prise". Il a par ailleurs souligné que l'article du Sunday Times reposait sur "des propos un peu sortis de leur contexte", et que pour l'heure aucun calendrier n'avait été fixé.

Airbus sous la pression d'Emirates

Si une telle décision est du ressort du conseil d'administration de l'avionneur européen, le groupe sait aussi qu'il ne devra pas tarder à faire une annonce. Il faut dire que Emirates, qui n'est autre que son principal client, lui presse un peu le pas. A plusieurs reprises, Tim Clark, le patron de la compagnie aérienne des Emirats arabes unis, a fait savoir qu'une version remotorisée du très gros porteur d'Airbus était attendue, pour ne pas dire exigée.

Tim Clark espère une nouvelle version de l'A380 qui permettrait une réduction de  la consommation de carburant à hauteur de 15%. Un objectif qui passe par une remotorisation de l'appareil. Emirates souhaiterait aussi augmenter la capacité d'accueil  de ces appareils, dont la version actuelle est de 517 places en trois classes pour les long-courriers contre 489 pour les très long-courriers. En mars, Airbus a d'ailleurs annoncé une (petite) reconfiguration de l'appareil avec un gain de 19 sièges.

Si une nouvelle version voit le jour, Emirates assure qu'elle pourrait passer une commande supplémentaire de 100 et 200 appareils à l'avionneur européen, d'un montant compris entre 43 et 86 milliards de dollars. D'après le prix catalogue des avions commerciaux, chaque appareil est estimé à 428 millions de dollars. L'A380 est donc l'avion le plus cher d'Airbus.

L'A380, dix ans après, un bilan mitigé

L'avionneur européen ne peut pas se permettre de passer à côté d'une telle commande. Emirates totalise 140 commandes (soit 28% de sa flotte) sur un total de 317 depuis le lancement de l'appareil en 2005.

Dix ans après son premier vol, le 27 avril 2005, l'Airbus A380 est parvenu à conquérir 18 compagnies aériennes. Il s'est écoulé 317 exemplaires de l'appareil. Pourtant, le superjumbo a connu des débuts difficiles, et des résultats nettement inférieurs à ses espérances. Alors que Airbus avançait en 2005 le chiffre de 45 appareils par an,  l'avionneur n'en produit, à ce jour,  que 30 par an.