Caracal : "nous avons été menés en bateau par la Pologne" (Tom Enders)

Par latribune.fr  |   |  424  mots
"Nous allons demander réparation", a fait valoir le PDG d'Airbus Group Tom Enders
Le PDG d'Airbus Group Tom Enders n'a pas du tout apprécié la décision de Varsovie. Il estime que son groupe n'avait "jamais été traité comme ça". Il va demander réparation.

Tom Enders est en colère. Très, très en colère même contre la Pologne. Le patron d'Airbus Group, s'en est pris violemment mardi au gouvernement conservateur polonais qui a rompu les négociations exclusives engagées par l'équipe centriste précédente, affirmant qu'Airbus "n'a jamais été traité comme ça".

"Nous n'avons jamais été traités comme ça par un gouvernement client comme nous l'avons été par ce gouvernement", a-t-il expliqué dans une déclaration obtenue par l'AFP. "Nous allons demander réparation", a-t-il ajouté en indiquant avoir "l'impression d'avoir été menés en bateau pendant des mois par l'actuel gouvernement polonais."

Airbus voulait investir en Pologne

"Airbus voulait vraiment investir en Pologne et nous voulions contribuer à la création d'une industrie aérospatiale compétitive dans ce pays. Mais le gouvernement polonais nous a claqué la porte au nez. Nous en prenons bonne note", a-t-il regretté. Airbus Helicopters a  auparavant formellement réfuté les raisons avancées par la Pologne pour rejeter le contrat sur les hélicoptères Caracal, dans une lettre ouverte du PDG d'Airbus Helicopters, Guillaume Faury, mardi à la Première ministre polonaise Beata Szydlo.

Dans sa déclaration, Tom Enders en a remis une couche, affirmant que "les déclarations controversées et contradictoires du gouvernement polonais au cours du processus d'appel d'offres a créé le sentiment d'une confusion sans précédent". Le gouvernement polonais a accusé Airbus d'être à l'origine de l'abandon du contrat sur les hélicoptères multi-rôles, lui reprochant de ne pas avoir répondu aux propositions polonaises lors des négociations sur les investissements compensatoires (offset).

La pilule ne passe pas chez Tom Enders

Selon Tom Enders, "cette confusion a été accrue par les dernières déclarations du gouvernement polonais concernant l'acquisition d'hélicoptères de la part de groupes qui avaient décidé de présenter des offres non conformes à l'appel d'offres et avaient été disqualifiés". Le patron d'Airbus Group vise l'Américain Lockheed Martin, qui avait participé à l'appel d'offres remporté par Airbus, mais auprès duquel le gouvernement polonais va finalement acheter des hélicoptères Black Hawk pour équiper ses forces spéciales. Cette annonce a été faite lundi par Varsovie, soit moins d'une semaine après la rupture des négociations avec Airbus par Varsovie.

L'affaire a pris une tournure diplomatique avec un début de crispation entre Paris et Varsovie. Le président de la République François Hollande a reporté sa visite prévue sur place le 13 octobre.