Défense : le chef des armées réclame plus de moyens, plus rapidement

Par latribune.fr  |   |  363  mots
Pierre de Villiers au côté de François Hollande, le 11 novembre dernier.
Le budget de la défense, qui a été augmenté de 600 millions d'euros en 2016 pour être porté à 32 milliards d'euros, augmentera encore de 700 millions d'euros en 2017.

Le chef d'état-major des armées estime dans une tribune publiée mercredi par les Echos que l'objectif d'un budget de la défense représentant 2% de la richesse nationale doit être atteint en 2020, avec quatre ans d'avance, compte tenu de contraintes accrues des forces de défense.

La France, qui s'est engagée avec les autres membres de l'Union européenne à porter son budget militaire à 2% de son produit intérieur brut (PIB) en 2024 contre 1,78% actuellement, a révisé à deux reprises à la hausse la loi de programmation militaire depuis les attentats de janvier 2015.

Augmentation en 2016 et 2017

"L'accélération du tempo des engagements et la multiplication des crises mettent (le modèle actuel de l'armée, NDLR) sous extrême tension et l'usent", estime le général Pierre de Villiers à cinq mois du scrutin présidentiel. "Or, rien ne laisse penser que la tendance puisse s'inverser prochainement". Face à ce constat, il s'agit donc de "rester capable d'assurer, dans la durée, la protection de la France et des Français face au spectre complet des menaces."

Le budget de la défense, qui a été augmenté de 600 millions d'euros en 2016 pour être porté à 32 milliards d'euros, augmentera encore de 700 millions d'euros en 2017. Parallèlement, le chef de l'Etat François Hollande a annoncé qu'il n'y aurait plus de diminution d'effectifs dans la défense jusqu'en 2019.

Une armée "qui s'use"

Ce n'est pas la première fois que le chef des armées françaises alerte sur la nécessité de revoir à la hausse le budget de la défense et d'adapter le modèle d'armée aux nouvelles formes de menaces. En septembre, lors de l'université d'été de la Défense, il avait prévenu qu'il ne se "tairait pas" et avait pointé un bon modèle d'armée "mais qui s'use".

L'objectif d'un budget à 2% du PIB a été réaffirmé en juillet lors du sommet de l'Otan à Varsovie. La question, qui a fait l'objet de plusieurs bras de fer entre Bercy et l'hôtel de Brienne au cours du quinquennat dans un contexte budgétaire serré, fait globalement l'objet d'un consensus au sein de la classe politique.

(Avec Reuters)