Défense : reprise des essais nucléaires américains ?

Par latribune.fr  |   |  610  mots
La reprise des essais nucléaires a été abordée lors d'une réunion de hauts responsables représentant les plus grandes agences de sécurité nationale, (Crédits : DR)
Washington réfléchit sur la possibilité d'effectuer un essai nucléaire, le premier depuis 1992.

Les États-Unis continuent de rendre le monde toujours un peu moins sur. L'administration américaine a discuté de la possibilité d'effectuer un essai nucléaire, le premier depuis 1992, a rapporté le Washington Post vendredi soir. Le sujet a été abordé lors d'une réunion de hauts responsables représentant les plus grandes agences de sécurité nationale, après que l'administration Trump a accusé la Russie et la Chine de procéder pour leur part actuellement à des essais nucléaires de faible puissance, écrit le Washington Post.

La réunion n'aurait toutefois pas abouti à une position commune sur la question de lancer un tel essai, d'autres solutions pour répondre à la menace posée par la Russie et la Chine ayant été privilégiées. Aucun commentaire n'a été obtenu dans l'immédiat auprès des membres de l'administration américaine.

Washington se retire du Traité "Ciel ouvert"

Les États-Unis avait également annoncé jeudi leur intention de se retirer du traité "Ciel ouvert", qui autorise une surveillance aérienne pacifique des pays participants, en accusant la Russie de violations répétées des termes de cet accord. "Je pense que nous avons une très bonne relation avec la Russie. Mais la Russie n'a pas respecté ce traité. Donc tant qu'elle ne le respectera pas, nous nous retirerons", a déclaré Donald Trump à la presse. Le président américain a estimé cependant qu'il y avait "une très bonne chance" de conclure un nouvel arrangement ou de mettre en œuvre des initiatives qui relanceraient cet accord.

Ce retrait sera officiel dans six mois conformément aux dispositions du traité, ont précisé des responsables de l'administration américaine. Donald Trump a déjà retiré les États-Unis de plusieurs grands traités ou accords internationaux, qu'il s'agisse de l'accord de Paris sur le climat, de l'accord sur le nucléaire iranien ou du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI).

Moscou réfute

A Moscou, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexander Grouchko, cité par l'agence de presse RIA, a réfuté les affirmations américaines et a indiqué que rien n'empêchait la poursuite de discussions sur des questions techniques que Washington, a-t-il expliqué, qualifie de violations. Trente-cinq États sont partie prenante au traité Ciel ouvert (Open Skies en anglais) signé en 1992 et dont l'entrée en vigueur, en 2002, a concrétisé un projet proposé près d'un demi-siècle plus tôt par le président américain Dwight Eisenhower dans l'idée de favoriser la confiance entre les pays en autorisant des vols d'observation mutuelle non armés.

Plusieurs alliés des États-Unis au sein de l'Otan et d'autres encore comme l'Ukraine ont pressé Washington de ne pas s'en retirer. La décision dévoilée jeudi fait suite à un examen sur six mois de la situation qui, selon des responsables de l'administration Trump s'exprimant sous couvert d'anonymat, a mis au jour de multiples refus de la Russie de se conformer au traité. "Au cours de cette révision, il est devenu on ne peut plus clair qu'il n'était plus dans l'intérêt des États-Unis de rester partie prenante au traité Ciel ouvert", a affirmé l'un de ces responsables à un petit groupe de journalistes.

L'administration américaine évoque notamment des restrictions de survol par des appareils américains de l'enclave russe de Kaliningrad ou de la Géorgie, État voisin de la Russie. En outre, poursuivent ces sources, la Russie a mis à profit ses propres survols de territoires américains ou européens pour identifier des infrastructures américaines cruciales qui pourraient, en cas de guerre, devenir des cibles.