Et si le char américain Abrams avait torpillé le Leclerc en Arabie saoudite

Par Michel Cabirol  |   |  435  mots
L'Arabie Saoudite avait sondé fin 2015 la France sur un possible achat de chars Leclerc de Nexter
Les États-Unis vont vendre à Ryad des chars, des véhicules blindés, des mitrailleuses lourdes et des munitions. Un contrat évalué à 1,15 milliard de dollars. Ce qui pourrait mettre un terme au prospect du Leclerc en Arabie saoudite.

Et si le char américain Abrams avait soufflé le marché saoudien à son rival français, le Leclerc de Nexter. Possible mais pas sûr en l'absence de réponse claire de l'industriel et des autorités françaises contactés par La Tribune. Une chose est sûre, les États-Unis vont vendre à l'Arabie saoudite des chars, des véhicules blindés, des mitrailleuses lourdes et des munitions. Ce contrat s'élève à 1,15 milliard de dollars, a annoncé mardi soir le département américain de la Défense.

Dans le détail, la vente porte, entre autres, sur "153 structures" de chars de type Abrams de General Dynamics, "153 mitrailleuses de calibre 50 (12,7 mm)", une arme automatique lourde capable de traiter des objectifs terrestres, "266 mitrailleuses de calibre 7,62 mm", des lances-grenades, des véhicules blindés et des milliers de munitions. La "valeur totale" du contrat est "estimée à 1,15 milliard de dollars" (1 milliard d'euros), selon le Pentagone.

Les Saoudiens avaient sondé la France

L'Arabie saoudite avait quant à elle sondé fin 2015 la France sur un possible achat de chars Leclerc, dont les exemplaires émiratis avaient impressionné les forces armées saoudiennes au cours du conflit yéménite. Les Français n'ont pas dit non même si les Saoudiens en voudraient des "quantités astronomiques", selon Paris. "On parle de quantités astronomiques de véhicules (...), plusieurs centaines de chars", avait-on expliqué dans l'entourage du ministre de la Défense.

L'Arabie saoudite voudra-t-elle également des Leclerc en raison de ses besoins "astronomiques"? A voir. En tout cas, Nexter qui a fermé sa chaîne de fabrication de Leclerc dans les années 2000, s'est dit en mesure de la relancer, avait-on expliqué au ministère.

Une vente approuvée par le Congrès américain

Conformément à la procédure américaine en la matière, c'est le département d'État qui a approuvé cette vente importante d'équipements de défense à Ryad, contrat qui sera concrétisé par le feu vert technique du Congrès, selon un communiqué du Pentagone.

"Cette vente telle qu'elle est proposée contribuera à la politique étrangère et à la sécurité nationale des États-Unis en permettant d'améliorer la sécurité d'un partenaire régional stratégique qui a été et qui continue un acteur leader pour la stabilité politique et les avancées économiques du Moyen-Orient", a expliqué l'administration américaine. Mais Washington n'a fait aucune référence précise à la participation de Ryad à la coalition internationale contre le groupe État islamique en Syrie et en Irak, ni même à la coalition arabe que pilote l'Arabie saoudite au Yémen.