La Chine ordonne à ses compagnies aériennes de clouer au sol tous leurs Boeing 737 MAX

Par Reuters  |   |  720  mots
Un Boeing 737 MAX de la compagnie Air China à l'arrêt sur le tarmac de l'aéroport de Pékin, aujourd'hui lundi 11 mars 2019. (Crédits : China Stringer Network)
Après le crash du Boeing 737 MAX d'Ethiopian Airlines dimanche matin à Addis-Abeba, Pékin, arguant de fortes similitudes avec le crash de Lion Air en octobre, a décidé de clouer au sol les 96 Boeing 737 MAX sous pavillon chinois.

[ Article publié le 11 mars 2019 à 8h52, mis à jour avec infographie à 15h ]

Les autorités chinoises ont ordonné lundi aux compagnies aériennes du pays de suspendre leurs vols opérés en Boeing 737 MAX, après le crash mortel dimanche d'un Boeing 737 MAX 8 de la compagnie Ethiopian Airlines.

Le crash de l'avion d'Ethiopian Airlines qui assurait la liaison entre Addis-Abeba et Nairobi a fait 157 morts, dont neuf Français et de nombreux autres Occidentaux.

Il fait suite au crash, en octobre 2018, d'un autre Boeing 737 MAX 8, de la compagnie indonésienne Lion Air, qui s'est écrasé en mer de Java, faisant 189 morts.

La Chine va prendre contact avec Boeing et les autorités américaines

L'Administration de l'aviation civile de Chine (CAAC) a déclaré dans un communiqué qu'elle informerait les compagnies aériennes d'une éventuelle reprise des vols, après avoir contacté Boeing et les autorités américaines.

"Vu que les deux accidents impliquent des appareils Boeing 737-8 livrés récemment et qu'ils ont eu lieu pendant la phase de décollage, il y a un certain degré de similarité", indique la CAAC, ajoutant que cette décision était conforme à son principe de tolérance zéro en matière de sécurité.

Les compagnies chinoises comptent une flotte de 96 Boeing 737 MAX, précisent les autorités.

Le journal Caijing rapporte que la plupart des vols initialement prévus sur ces appareils allaient être effectués par des Boeing 737-800.

Après le crash, Ethiopian Airlines immobilise tous ses Boeing 737 MAX 8

La compagnie aérienne Ethiopian Airlines a annoncé lundi avoir immobilisé toute sa flotte de Boeing 737 MAX8 jusqu'à nouvel ordre, au lendemain du crash d'un de ses appareils qui a fait 157 morts.

"Même si nous ne connaissons pas encore les causes du crash, nous avons décidé d'immobiliser la flotte en question par mesure de sécurité", écrit la compagnie sur Twitter.

Ethiopian Airlines dispose d'une flotte de quatre appareils 737 MAX 8, en plus de celui qui s'est écrasé dimanche, selon le site FlightRadar24.

Pour rappel, dimanche matin, le Boeing 737 d'Ethiopian Airlines, tout neuf, avec à son bord 149 passagers et 8 membres d'équipage, qui effectuait la liaison Addis Abeba-Nairobi (vol ET302), s'est écrasé peu après le décollage, a annoncé la compagnie éthiopienne.

[Liste des pays et compagnies ayant cloué au sol leur flotte de B737 MAX, en date du 11 mars à 15H. Sources : Boeing et AFP. Crédit : Statista*.]

Neuf Français parmi les victimes du crash

Selon le média d'Etat éthiopien Fana Broadcasting Corporate, citant la compagnie aérienne, le vol ET302 s'est écrasé quelques minutes après le décollage, "causant la mort des 149 passagers et 8 membres d'équipage à son bord" et ne laissant donc aucun survivant.

Hier, en début de soirée, le ministère français des Affaires étrangères annonçait que neuf ressortissants français figuraient parmi les 157 victimes du crash d'un avion d'Ethiopian Airlines survenu dimanche matin.

"A cette heure, il est confirmé que neuf passagers de nationalité française sont décédés dans l'accident", est-il précisé dans un communiqué diffusé par le Quai d'Orsay.

Des similitudes avec le crash de Lion Air, en octobre dernier

Cet accident ressemble à celui de la compagnie indonésienne Lion Air survenu il y a 4 mois, le 29 octobre 2018. Ce matin-là vers 6h30, treize minutes après le décollage du vol JT610, le pilote de l'avion avait demandé à faire demi-tour avant de perdre le contact avec les contrôleurs aériens. Le Boeing 737 MAX s'était abîmé en mer de Java faisant 189 victimes.

Après lecture de la boîte noire retrouvée, la commission indonésienne chargée de la sécurité dans les transports a indiqué que le B737 MAX qui s'est abîmé en mer avait reçu des informations erronées provenant de l'un de ses capteurs. En l'occurrence, il s'agissait de la sonde d'incidence, qui mesure l'angle des ailes de l'avion par rapport au flux d'air et fournit des données cruciales pour les commandes de vol. Un angle trop élevé peut provoquer un décrochage de l'appareil.

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▶︎ Pays et compagnies ayant immobilisé leurs B737 MAX - Lire notre mise à jour:

Lire aussi : Les États-Unis obligent Boeing à modifier le B737 MAX mais ne le clouent pas au sol

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(*) Un graphique de notre partenaire Statista.