Lockheed Martin livre moins de F-35 que prévu en 2016

Par MC avec agences  |   |  578  mots
Le nouveau président américain Donald Trump a critiqué en décembre le coût trop élevé du programme F-35 de Lockheed Martin, le jugeant "hors de contrôle".
Le géant américain de la défense Lockheed Martin a livré en 2016 moins de F35, 46 avions de combat au lieu de 53.

Décidément le F-35 n'est pas à la fête ces dernières semaines. Après les foudres de Donald Trump sur le programme, l'avion de combat de Lockheed Martin a essuyé de nouveaux déboires en 2016. Le géant américain de la défense a annoncé ce mardi avoir livré l'année dernière moins d'avions de combat que prévu, 46 F-35 au lieu de 53, qui était l'objectif annoncé. Le F-35 est opérationnel depuis l'été 2015 dans la version des Marines à décollage court et atterrissage vertical. Il l'est depuis l'été 2016 dans sa version classique destinée à l'US Air Force.

Le groupe n'a pas précisé combien d'appareils ont été vendus en 2016 mais cet avion a été mis en service au sein du corps des Marines américain au Japon en janvier, ce qui constitue son premier déploiement à l'étranger. Les premiers exemplaires ont également été remis au Japon et à Israël à la fin de l'année dernière. Le carnet de commande s'élevait à la fin de l'année à 90 appareils, a précisé la PDG du groupe, Marillyn Hewson. Cet avion d'attaque furtif doit équiper progressivement les forces armées américaines. Au total, le programme, qui court jusqu'en 2037 avec une durée de service de l'appareil allant jusqu'en 2070, porte sur quelque 2.450 appareils.

Un programme hors de contrôle?

Le nouveau président américain a critiqué très durement en décembre ce programme, estimant le coût trop élevé du F-35 et le jugeant "hors de contrôle". Donald Trump était allé jusqu'à demander au rival de Lockheed Martin, Boeing, d'étudier une nouvelle version du F-18, un avion plus ancien, pour faire concurrence au F-35. Mardi, le groupe a toutefois tenu à relativiser les conséquences des attaques du nouveau président Donald Trump sur le coût du programme du F-35. Face à ces attaques, Marillyn Hewson s'était déjà engagée il y a dix jours à réduire les coûts du programme et à créer 1.800 emplois aux États-Unis.

"Nous comprenons ses préoccupations sur la rentabilité et nous les partageons", a indiqué Marillyn Hewson, tout en indiquant que son groupe devait préserver sa rentabilité.

Lockheed a affirmé mardi que le coût de revient du F-35 avait déjà diminué de 60% depuis la mise en service des premiers appareils et que son coût unitaire allait passer de 100 millions de dollars actuellement à 85 millions en 2019. Cet avion de combat représente le programme d'armement le plus cher jamais lancé par le Pentagone, avec un coût estimé à près de 400 milliards de dollars.

Des résultats 2016 en hausse

En dépit du contretemps dans les livraisons du F-35, Lockheed Martin n'en a pas moins annoncé des résultats en hausse. En 2016, le bénéfice net s'est établi à 5,3 milliards de dollars (+47%) et le chiffre d'affaires à 47,2 milliards (+16,5%). Sur le quatrième trimestre, le bénéfice net s'est élevé à 988 millions de dollars (+5,9%) et le chiffre d'affaires de 13,7 milliards (+19,4%). Le bénéfice par action trimestriel est de 3,35 dollars, largement au-dessus des attentes de 3,06 dollars.

Pour 2017, Lockheed Martin prévoit une croissance de son chiffre d'affaires comprise entre 4,6% et 7,1%, contre une prévision précédente de +7%. Soit entre 49,4 milliards et 50,6 milliards de dollars là où les analystes prévoyaient 48,54 milliards. Le bénéfice par action, est attendu entre 12,25 et 12,55 dollars. Les analystes s'attendaient à mieux. Ils tablaient en moyenne sur un bénéfice par action de 12,87 dollars.