Une bonne nouvelle pour les chômeurs : l'agriculture manque de bras

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  556  mots
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L'agriculture, ce n'est pas seulement le paysan sur son exploitation, c'est aussi une foule d'autres métiers : le secteur agricole profite du salon de l'agriculture pour passer le message que le secteur a besoin de bras.

Un sondage publié à la veille du salon montre qu'une grande majorité (86%) de Français ne sait pas que l'agriculture recrute. Un quart des personnes interrogées (27%) se disent pourtant prêtes à travailler dans ce secteur, surtout parmi les chômeurs (53%), selon ce sondage OpinionWay réalisé pour le Fonds national d'Assurance Formation des Salariés des Exploitations et entreprises Agricoles (Fafsea).

Des milliers de postes

Chaque année 10 à 15.000 postes permanents parmi les salariés agricoles ne sont pas pourvus, estime Yves Honoré, directeur général du Fafsea. Ces chiffres ne concernent que l'agriculture et pas l'agroalimentaire qui lui aussi peine à recruter. L'élevage et le machinisme agricole sont les secteurs où la main d'oeuvre fait le plus défaut. Aujourd'hui 5.000 postes sont à pourvoir dans le domaine des machines agricoles (tracteurs,...), indique sur son stand l'Aprodema (Association professionnelle de développement de l'enseignement du machinisme agricole et des agroéquipements). Formés par les professionnels du monde agricole, ces salariés, souvent hautement qualifiés, sont tentés de quitter le secteur pour celui du bâtiment et des travaux publics.

Un programme d'information pour les chômeurs

Pour combler ces manques, le Fafsea a lancé il y a 18 mois un programme d'information des métiers agricoles à destination des chômeurs, Adema (accès des demandeurs d'emplois aux métiers agricoles). "Dès le début nous avons été débordés par la demande", affirme M. Honoré, avec un afflux de quelque 800 dossiers en moins de 15 jours. Adema réalise d'abord un bilan de compétences avec le demandeur d'emploi pour définir avec lui la filière (arboriculture, maraîchage, élevage,...) dans laquelle il aura le plus de chances de trouver un emploi tout en satisfaisant ses aspirations. Le stagiaire part ensuite pour une immersion de trois semaines dans une entreprise du secteur qu'il a choisie avant de passer un nouveau bilan pour décider de l'avenir.

Sur les 4.000 dossiers déjà traités, la moitié ont débouché sur un emploi, se félicite M. Honoré, même s'il s'agit pour l'essentiel de contrats à durée déterminée (CDD). Maïlys Gouanvic est l'une des toutes premières à avoir expérimenté ce dispositif. A 22 ans, après une expérience dans l'hôtellerie et une autre à l'usine, elle cherche sa voie. Elle voulait "travailler avec les animaux" mais elle n'était "pas du tout" branchée sur l'agriculture, raconte-t-elle à l'AFP. Avec l'Adema, elle découvre le métier de porcher qui consiste à gérer un troupeau de porcs. Elle a désormais pour projet de monter un élevage en Auvergne. Cette jeune femme toute fluette qui n'avait pas dépassé le brevet d'études professionnelles (BEP) vise maintenant le brevet professionnel responsable d'exploitation agricole (BPREA). Ce diplôme lui donnera accès à des aides publiques qui faciliteront son installation.

Chaque année l'Adema souhaite mettre le pied à l'étrier de 3.000 à 4.000 chômeurs. Chez les cadres aussi, certains postes ne sont pas pourvus. "Il nous faut aller chercher le candidat", déclare Philippe Pelvert, directeur de l'APECITA (Association pour l'emploi des cadres, ingénieurs et techniciens de l'agriculture et de l'agroalimentaire). Du pépiniériste au chef de culture arboricole, l'association nationale emploi formation en agriculture (ANEFA) présente les 83 métiers de l'agriculture. Le site met aussi à disposition une "Bourse pour l'emploi".